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16 août 2010, par Elisabeth Poulet
Le prix Goncourt 2009 a été attribué à Marie NDiaye pour son roman Trois femmes puissantes qui nous donne à lire trois récits, trois destinées de femmes fortes dont la détermination sans faille, la dignité et l’incompréhensible obstination font osciller le lecteur entre admiration et frémissement.
Trois femmes puissantes, c’est ce que sont ces trois femmes isolées, fragiles, vouées à la solitude, à la (...)
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6 juin 2022, par Elisabeth Poulet
GABRIELLE LAGUIN
Samedi 12 juillet 1890
Depuis longtemps je désirais faire un journal et soit paresse, soit timidité, je ne l’ai pas encore commencé. Je m’y décide aujourd’hui. Je vais d’abord indiquer les circonstances dans lesquelles je me trouve et dans bien des années je relirai peut-être avec bonheur ce griffonnage commencé dans des jours de jeunesse et de joie.
(Gabrielle Laguin vient (...)
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14 septembre 2006, par Elisabeth Poulet
J’ai connu la dame aux sangliers lorsque j’étais enfant et j’eus même (fait très exceptionnel !) la permission maternelle de séjourner chez elle. Pendant le court laps de temps qui me fut laissé, j’observais à loisir cette femme surprenante qui marqua fortement mon imagination enfantine.
Je devais avoir sept ou huit ans lors de cette aventure. La présence de deux garçons de mon âge n’était pas pour (...)
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6 mai 2023, par Elisabeth Poulet,
Thierry Galibert
« Si l’on admet – ce que pense Artaud – que les Occidentaux sont tous aliénés, et les intellectuels au moins autant sinon plus que le commun des mortels, alors, non seulement Artaud n’avait aucune raison d’être exclu de la société, mais il aurait dû servir de modèle à tous ceux qui s’expriment par la pensée. Sa situation est donc suicidaire, et si elle l’est c’est surtout à cause du diagnostic de « fou » qui (...)
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10 octobre 2013, par Elisabeth Poulet
Alice Munro, la grande nouvelliste canadienne, vient d’obtenir le Prix Nobel de Littérature. Il va sans dire que nous nous réjouissons de cette distinction et, même si l’Académie suédoise vient de faire d’elle "la souveraine de l’art de la nouvelle contemporaine", nous avons choisi de vous proposer ici une recension que nous avions publiée en 2009 à propos de la sortie de son merveilleux roman, J’irais (...)
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11 novembre 2009, par Elisabeth Poulet
Murdo Munro vit et travaille dans les forêts de son île natale sur la côte ouest de l’Ecosse. Il s’est en apparence résigné depuis longtemps à sa solitude et à la froideur de sa femme. Vingt-cinq années que son mariage n’est qu’hostilité et humiliations. Une vie solitaire et difficile avec pour seul baume le whisky que Murdo partage avec quelques compagnons d’infortune. Le jour du mariage de sa fille, (...)
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9 mars 2006, par Elisabeth Poulet
Dès le début de sa correspondance avec Jacques Rivière, Antonin Artaud précise qu’il n’entend pas produire une oeuvre et qu’il s’agit de dissiper au plus vite les éventuels malentendus à ce sujet. S’il écrit, c’est pour serrer au plus près une forme où il pourrait se faire reconnaître et donc se reconnaître. C’est pourquoi il présente, de façon très insistante dans ses lettres, cette quête de reconnaissance (...)
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2 mars 2006, par Elisabeth Poulet
Accroupie dans une immobilité douloureuse, Daphné attend que la porte se referme. Elle suit le faisceau d’une lampe, promène avec lui son regard sur les étagères, entend les pots de confiture qui s’entrechoquent, et, enfin, les gonds de la porte qui grincent. Un bruit sec, puis c’est la clé qui cherche la serrure, la trouve, et finit par verrouiller la cave. Elle n’ose pas encore respirer normalement, (...)
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6 mai 2013, par Elisabeth Poulet
Marguerite Duras n’existe pas. N’en déplaise à ceux qui lui reprochaient un ego démesuré, Marguerite Duras n’était pas dans le réel, seuls ses personnages sont vrais :
« L’histoire de ma vie, de votre vie, elle n’existe pas, ou bien alors il s’agit de lexicologie. Le roman de ma vie, de nos vies, oui, mais pas l’histoire. C’est dans la reprise des temps par l’imaginaire que le souffle est rendu à la vie. (...)
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23 août 2010, par Elisabeth Poulet
A travers le personnage de Septimus Warren Smith, dans Mrs Dalloway, qui apparaît comme le double masculin de Clarissa Dalloway, Virginia Woolf a concentré toutes les tendances destructrices que son héroïne porte en elle, et par conséquent bon nombre des siennes. Durant cette journée si particulière de la vie de Mrs Dalloway, cette journée-carrefour où se croisent tant de gens, dans la rue ou dans le (...)