Un peuple rouge
L’origine de la couleur des lémuriens chez Malcolm de Chazal est sans doute à rechercher dans les premiers versets bibliques de la tradition yahviste. En effet, l’auteur de Genèse 2, 7 précise que le premier homme, Adam, fut modelé par YHWH à partir de la glaise rouge de la terre primordiale. La traduction de ce verset par André Chouraqui met particulièrement l’accent sur la correspondance qui existe entre le nom du premier humain et la matière dont il a été tiré :
« IHWH Elohîms forme le glébeux – Adâm,
poussière de la glèbe – Adama.
Il insuffle en ses narines haleine de vie :
Et c’est le glébeux, un être vivant ».
Or, cette couleur rouge en relation directe avec la glaise des origines n’est pas sans rappeler la latérite que l’on rencontre souvent dans la composition des sols des îles de l’océan indien. Il n’est donc pas impossible que Malcolm de Chazal ait utilisé ce motif biblique pour montrer que ses Lémuriens devaient être considérés comme des êtres d’exception, comme les représentants d’une humanité première façonnée par Dieu en personne.
La terre et le sang
Une autre hypothèse concernant le qualificatif de « peuple rouge » pourrait se fonder sur les éléments symboliques de certaines cosmogonies babyloniennes et helléniques dont on retrouve la trace dans les récits bibliques précédemment cités. Nous avons signalé qu’en Hébreu, un des sens du mot « adama » était « terre rouge » ou « glèbe » selon les traductions. L’on peut légitimement penser, parce que cela a été prouvé de manière irréfutable par les théologiens, que l’auteur biblique du récit de la création de l’humanité s’est inspiré du mythe fondateur babylonien dans lequel, pour façonner l’homme, le dieu suprême Mardouk mêle à de la glaise le sang de Tiamat vaincue, la déesse rebelle du chaos, que l’on rapproche généralement du « tehôm » ou du « Tohu-Bohu » hébreu. Même si Malcolm de Chazal n’a pas eu une connaissance directe de ces mythes, on peut estimer qu’il en est tributaire à travers les récits bibliques qui l’ont inspiré et qui plongent leurs racines dans l’océan culturel des peuples de l’Orient ancien. Nombre de peuples à travers le monde ont longtemps utilisé la terre rouge comme une parure symbolique rappelant les liens que l’humanité entretient avec le sol nourricier et le sang symbole de vie. L’utilisation privilégiée de la peinture rouge dans les pratiques rituelles ou les parures quotidiennes est en effet attestée chez diverses peuplades et en divers lieux de la planète depuis les temps les plus reculés de l’humanité. Malcolm de Chazal fait sans doute jouer cette symbolique dans Petrusmok sans mesurer probablement toutes ses implications anthropologiques. Il n’en a retenu que son rapport avec le domaine de la sorcellerie ou de la magie, en adaptant l’allégorie pour la mettre en conformité avec ce que René Agnel appelle « une pensée modernisée » : Pour Chazal, le peuple rouge est un peuple de magiciens, l’ethnie des initiés, disposant de forces surnaturelles, en raison peut-être de la nature de leur âme : « Le rouge est le symbole du sang, explique René Agnel. Le sang est l’un des supports d’un des types des âmes multiples qui entre dans la constitution d’un homme (toute âme a besoin d’un support pour exister ; Si ce support vient à faire défaut, il faudra qu’elle en trouve un autre sinon elle s’exténuera et disparaîtra). L’individualité d’un être humain telle que nous la comprenons n’existe pas ; Les âmes qui habitent un tel être ne sont pas soumises à une obligation d’unicité. Un être humain se trouve toujours en symbiose profonde avec le milieu environnant, milieu lui-même où se manifestent de multiples puissances qui échappent à toute notion d’unification ou de synthèse. Lorsque pareille notion d’une puissance unifiée et unifiante s’esquisse, la figure qui se dessine est conçue comme dépourvue d’efficacité relativement à la vie concrète des humains. La religion des anciens égyptiens, qui a connu des évolutions en divers sens, en offre des illustrations caractéristiques. On y repère au moins quatre âmes distinctes attachées à un même individu : le kâ, le ba, l’ach et le shm. Il faut ajouter que pour beaucoup, jadis et encore aujourd’hui, l’être humain n’a d’existence effective que comme membre d’un groupe, d’une tribu, d’un peuple (peut-être y a-t-il cela dans l’image ou l’idée du « peuple rouge »). La conception d’une âme unique, attachée à un corps unique est récente dans l’histoire de l’humanité et elle est loin d’être partagée par tous. Pas plus que la conception d’un dieu unique. Polypsychisme et panpsychisme, polythéisme et panthéisme : tout cela touche aux profondeurs de la conscience et du subconscient humains. Rien d’étonnant donc à ce que Malcolm de Chazal et ses admirateurs y puisent des résonances séduisantes voire enthousiasmantes ou exaltantes ».
D’autre part, si le rouge, couleur de sang, est un symbole de vie, il est aussi un symbole du divin et de l’autorité de Dieu. Il paraît donc difficile de ne pas reconnaître dans le peuple lémurien un peuple de demi-dieux. Malcolm de Chazal se plaît en effet à mettre en évidence sa supériorité et sa sagesse, bien supérieures à celles des autres peuples de la terre : « nous sommes le peuple béni, explique un lémurien à Chazal, puisque Dieu a mis son sceau sur nous ». Les lémuriens de Petrusmok sont sans doute à rapprocher encore une fois d’Adam qui dans le Psaume 8 apparaît comme un être de peu inférieur à YHWH :
« Quand je vois tes cieux, œuvre de tes doigts,
la lune et les étoiles que tu as fixées,
qu’est donc l’homme pour que tu penses à lui,
l’être humain pour que tu t’en soucies ?
Tu en as presque fait un dieu :
Tu le couronnes de gloire et d’éclat ;
Tu le fais régner sur les œuvres de tes mains ;
Tu as tout mis sous ses pieds […].
Peuple élu et nationalisme mauricien
Le peuple lémurien semble posséder par ailleurs les caractéristiques du peuple élu biblique. A plusieurs reprises, Chazal le présente comme un peuple d’êtres exceptionnels. Hervé Lassémillante, dans un ouvrage de Contributions sur Malcolm de Chazal, souligne que la Lémurie « atteste la présence des dieux ici-bas ». Effectivement, l’épanouissement de ce peuple au sein d’un environnement montagneux contribue sans doute à faire de lui le symbole d’une nation choisie pour représenter cette humanité supérieure que la référence aux géants ne fera que conforter davantage.
Cependant, il faut sans doute être prudent lorsqu’on manie le vocabulaire théologique judéo-chrétien dans un contexte qui n’est pas exactement le sien. La Lémurie chazalienne est, rappelons le encore, le produit d’un syncrétisme très large. A côté des influences philosophiques de la Bible, des pensées théologiques hétérodoxes ou des apports de la culture indienne, l’on rencontre des emprunts non dissimulés à la mythologie lémurienne des précurseurs que furent Jules Hermann et Robert-Edward Hart. Ainsi, affirmer la similitude qui existe entre Israël et la Lémurie serait sans doute emprunter un raccourci intellectuel facile mais discutable sur bien des points. Je citerai simplement pour illustrer mon propos le problème de l’historicité du peuple lémurien : Hervé Lassémillante commente à mon sens très bien les origines hartiennes de l’allégorie chazalienne. « La Lémurie, écrit-il dans ses Contributions sur Malcolm de Chazal, est imprégnée dans l’œuvre hartienne de mystère poétique plutôt que d’exactitude scientifique. Cet endroit atteste la présence de dieux ici-bas. Or la présence des dieux indique que cette Lémurie hartienne comme tout lieu mythologique dépasse le temps. Cette terre ne peut être la nôtre. Ce temps n’est point celui que nous connaissons. Ce passé n’est pas celui de nos ancêtres. La Lémurie remonte le temps de l’âme. c’est l’histoire sacrée de l’âme du poète qui lui souffle que toute terre est à la fois ancienne et neuve car elle est contrée ontologique. […] A aucun moment, la Lémurie hartienne n’est demeurée au point historique ou pseudo-historique que Hermann lui avait légué ». Or, Israël, comme les autres peuples de la terre appartient à l’Histoire. Il n’est pas un peuple allégorique ou mythique. Son Alliance avec le Seigneur est la conséquence d’un choix opéré par la divinité, choix motivé non pas par les qualités physiques ou morales de ce peuple, mais par la manifestation de l’Agapè de YHWH, cet amour divin désintéressé que j’ai défini en détails précédemment. C’est donc parce que la Lémurie n’a qu’une existence allégorique, y compris chez Malcolm de Chazal, que la manipulation de l’expression « peuple élu », en relation avec les lémuriens, reste délicate.
Mais la présence de cette référence biblique, que l’on retrouve chez nombre de commentateurs, est sans doute symptomatique d’un autre problème. Dire ou écrire que les Lémuriens appartiennent à un peuple élu et choisi par Dieu, revient à affirmer symboliquement l’appartenance de ce peuple à une communauté supérieure qui aspire à un dessein extraordinaire. Petrusmok et ses Lémuriens prennent en effet une autre dimension quand on les met en relation avec les velléités nationalistes dont a fait preuve Malcolm de Chazal jusqu’à l’Indépendance de l’île Maurice. Plusieurs articles du quotidien Advance témoignent de cette volonté farouche du poète d’œuvrer pour une Indépendance qui a été longtemps refusée au pays :
« Si nous sommes indignes de l’Indépendance c’est que nous ne valons rien. En sus d’être des indisciplinés, nous sommes indignes à tout jamais d’être une nation. Et cela je ne l’accepterai jamais parce que j’aime mon pays ».
Au sujet de la biographie de Ramgoolam publiée par Marcel Cabon en 1963, Chazal laisse encore résonner des accents patriotiques fort surprenants : « le livre de Cabon […] nous dit que l’amour du pays est peut-être le plus grand amour après l’amour de Dieu et l’amour de la mère. […] Cet homme a écrit sur un de nos grands hommes une œuvre du cœur, où, à travers Ramgoolam, on sent éclater l’amour d’un poète pour son pays ». L’on peut même se demander si Petrusmok n’a pas été en partie rédigé pour poser les bases littéraires et intellectuelles d’une Indépendance demandée avec force par Chazal et ses amis du parti travailliste mauricien. Ne déclare-t-il pas en effet à Serge Brindeau à la même époque que « l’île Maurice est née il y a une dizaine d’années avec un livre que j’ai créé et qui s’appelle Petrusmok ? » Petrusmok peut effectivement être considéré comme une geste du peuple mauricien qui n’avait pas jusqu’à la publication de l’œuvre un mythe fondateur lui permettant de rallier dans une même histoire et dans un même élan des populations aux origines très différentes : « Tout Mauricien qui ignore l’histoire de son pays est sans assises, comme l’oiseau voyageur qui ne reviendrait pas au bercail, écrit-il dans Advance, le 15 janvier 1971. Or, tous les peuples de la terre possèdent au moins un mythe qui fonde et cimente chez eux l’idée de Nation. Ce mythe unificateur n’existait pas à Maurice avant la geste petrusmokienne. L’idée selon laquelle le peuple lémurien posséderait des caractéristiques proches de celles du peuple d’Israël, semble donc être révélatrice d’aspirations nationalistes qui ne sont pas toujours très visibles à la lecture de Petrusmok. Il me semble important cependant de ne pas perdre de vue cette dimension politique de l’œuvre si l’on veut en appréhender toutes ses acceptions symboliques et mythiques. D’autant plus que cette dimension « occulte » est confortée par l’aspect physique général des lémuriens qui apparaissent dans Petrusmok comme un peuple de géants doués d’une force surhumaine.
Un peuple de géants
La localisation de la Lémurie chazalienne après la Chute semble être corroborée par l’évocation de la corpulence exceptionnelle des Lémuriens. Cette humanité extraordinaire peut se rencontrer en outre dans tous les textes de ceux qui s’évertuent à ériger le continent de Gondwana en berceau de l’humanité. Il faut sans doute voir dans la référence aux géants une préoccupation humaine de premier plan, qui n’a cessé de s’exprimer dans les traditions et les textes anciens. Ainsi, de la Grèce à l’Europe du Nord, des Amériques au moyen Orient, des personnages immenses ont fasciné l’humanité au point de lui inspirer des contes et des légendes extraordinaires : Odin, dit-on, n’hésitait pas à accomplir de longues pérégrinations afin d’acquérir la connaissance du futur en lisant dans les runes ou la tête de l’avisé colosse Mimir. Il entreprit par ailleurs, de périlleux voyages pour aller voir d’autres géants réputés pour leur grande sapience. Ailleurs, Homère chante la sagacité d’Ulysse terrassant le cyclope Polyphème, tandis que les mythes navajos évoquent le souvenir de colosses sanguinaires qui aimaient tout particulièrement enlever les enfants pour les dévorer. Quant aux Incas, ils imaginent Viracocha créant près du lac Titicaca, un monde de ténèbres peuplé d’êtres exceptionnellement grands, tirés de la pierre.
Comme Victor Hugo dans la Légende des siècles , Malcolm de Chazal se rappelle à son tour, l’évocation des géants qui peuplent un certain nombre d’épisodes célèbres de la Bible : « Ceci nous ramène à la légende biblique des géants », affirme-t-il en effet, au sujet des Lémuriens, dans son ouvrage L’île Maurice protohistorique, folklorique et légendaire. La Lémurie chazalienne pourrait sans doute s’apparenter, si l’on s’en tient à des considérations d’ordre poétique et symbolique, à la période décrite dans Genèse 6, 1-4. Les événements qui y sont rapportés se déroulent à une époque relativement proche des débuts de l’humanité. Cependant, si les hommes commencent à être nombreux à la surface de la Terre, ils ne sont pas à proprement parler, les protagonistes de la scène. Ceux dont il est question sont des êtres célestes qui n’appartiennent pas au monde terrestre, comme en témoignent plusieurs versets bibliques tirés de livres différents : Le texte de Genèse 28, 12 évoque le songe de Jacob dans lequel il voit « [une échelle qui] était dressée sur terre, dont le sommet touchait le ciel, [et qui était empruntée par] des anges de Dieu ». L’auteur du premier livre des Rois 22, 19-22 se remémore « toute l’armée des cieux debout auprès [du Seigneur] ». Quant à Job 1, 6, il décrit la procession des « Fils de Dieu » se rendant à l’audience du Très-Haut. Ces « Fils de Dieu » posent cependant problème : désignent-ils des « anges qui forment la cour divine » comme l’affirme Xavier Léon-Dufour, ou bien renvoient-ils à la descendance de Seth, la meilleure des humanités, comme le propose Gerhard von Rad dans son Commentaire du livre de la Genèse. Même si l’on peut discuter longtemps de la nature exacte de ces êtres, l’auteur du texte de Genèse 6, 1-4 voulait montrer sans doute, une nouvelle étape dans la corruption de l’humanité, inaugurée par l’épisode tragique du jardin et se poursuivant par le meurtre d’Abel et le mépris de l’égocentrique Lamech pour les gens qui l’entourent. Ici, ces êtres célestes, ces « Fils de Dieu », entraînent l’humanité dans des profondeurs malignes démesurées. Séduits par la beauté des « filles d’hommes », ils déchoient de leur ordre ineffable et s’unissent à elles dans une licence effrénée :
« Alors que les hommes avaient commencé à se multiplier sur la surface du sol et que des filles leur étaient nées, les fils de Dieu virent que les filles d’homme étaient belles et ils prirent pour femmes celles de leur choix. Le SEIGNEUR dit : « Mon Esprit ne dirigera pas toujours l’homme, étant donné ses erreurs : il n’est que chair et ses jours seront de cent vingt ans. »
En ces jours, les géants étaient sur la terre et ils y étaient encore lorsque les fils de Dieu vinrent trouver des filles d’homme et eurent d’elles des enfants. Ce sont les héros d’autrefois, ces hommes de renom ».
Quelle est l’origine de ces géants ? Si l’on s’en tient strictement au texte biblique, aucune relation de cause à effet ne peut être envisagée entre ces êtres et la liaison des « fils de Dieu » et des filles d’homme. L’expression « en ces jours, les géants étaient sur la terre et ils y étaient encore lorsque les fils de Dieu vinrent trouver les filles d’homme » sous-entend que ces colosses existaient bien avant cette union sacrilège. Ne sont-ils pas des « êtres historiques, [...] que l’on peut rencontrer près d’Hébron » ? Pourtant la tradition intertestamentaire verra en eux les enfants de ces accouplements impies. Quelles conséquences cette interprétation entraîne-t-elle ? L’union des êtres célestes et des femmes terrestres crée une nouvelle race humaine, toute pénétrée de l’Esprit de Dieu , et dépositaire de sa formidable puissance. YHWH, le Dieu jaloux de l’Ancien Testament, ne peut tolérer que l’homme, cet être fondamentalement enraciné dans la chair, puisse accéder à une vitalité extrême procédant des attributions divines. C’est pourquoi, il assigne à cette nouvelle humanité, régénérée par une autre désobéissance, un terme à la durée de la vie. Le raccourcissement de l’existence est la réponse de Dieu à la transgression des interdits qu’il avait fixés. Ainsi donc, « le Yahviste voulait montrer la corruption générale de l’humanité. Il voulait présenter cette conjugaison des forces spirituelles surhumaines avec l’humanité, l’irruption d’une réalité démonologique, et par ce fait, dépeindre une désorganisation provoquée par le péché ; une désorganisation de caractère très profond, car il ne s’agissait plus seulement des phénomènes de décomposition au sein de la communauté humaine (Caïn, Lamech) ; mais par l’invasion d’une sur-humanité, l’ordre par lequel Dieu avait séparé le monde supérieur des esprits célestes de celui de l’homme, était transgressé. Une dépravation de toute la Création était survenue, bien plus redoutable que ce que l’on pouvait supposer ». Faute suprême, cette union contre nature, couronne toutes les autres et scelle le point ultime de la Chute. Malcolm de Chazal, qui n’hésite pas à rapprocher ses Lémuriens des géants bibliques, mesure-t-il vraiment les implications que l’analogie suppose ? Même si parfois ses lectures bibliques font naître chez lui de bien curieuses interprétations, il est tentant de penser que cette référence délibérée aux géants est pour lui aussi un moyen de rappeler à son lecteur que la Chute a été consommée, et que le monde sensible est le produit misérable et funeste de cet événement abominable. Ainsi, la Lémurie chazalienne semble être ambivalente : elle peut être l’expression nostalgique et allégorique de la supériorité de l’humanité primordiale qui vivait dans la plénitude de l’Un. Elle symbolise dans le même temps, le produit de la déchéance humaine, le résultat de la plus abominable des dépravations. Cependant, l’explication qu’il donne des motifs de la Chute est somme toute assez éloignée de l’origine maudite des géants. En mettant l’accent sur la profanation de la pierre, a-t-il voulu créer un hymne dédié exclusivement au monde minéral ? On peut remarquer cependant, que la rédaction du livre de l’Exode, d’où est tiré le commandement « Tu ne te feras pas d’image taillée », est bien postérieure à l’époque à laquelle était supposé vivre le peuple rouge. Comment les Lémuriens, bien antérieurs à cette période, auraient-ils pu en avoir connaissance ?
Quoi qu’il en soit, la référence aux géants bibliques me semble intéressante pour essentiellement deux raisons : elle permet dans un premier temps d’ancrer Petrusmok après la Chute (même si Chazal ne le dit pas explicitement) et de mettre en rapport, ensuite, ses colosses lémuriens avec les premières heures de la Création de l’univers sensible.