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L’éducation de la femme et le mariage dans la littérature d’Afrique noire 

lundi 18 février 2019, par Marina Ondo

Cette analyse propose d’étudier le rôle de l’éducation dans le mariage, en effet, à l’origine, l’éducation de la femme était censée lui permettre de faire une belle alliance et faire perdurer cette dernière, vu que le divorce était considéré comme un échec. La littérature gabonaise regorge de femmes écrivains publiquement inconnues, entre une minorité médiatisée mais ignorée et une majorité toujours dans l’ombre, elles se frayent un chemin vers la popularité en prenant la plume sur des sujets épineux. L’un de ces sujets concerne le mariage qui, de nos jours, se jouent entre intérêt financier égoïste, convenance sociale et apparence trompeuse. Subséquemment, l’amour et l’éducation deviennent subsidiaires. Au regard de cela, une nouvelle vague de femmes écrivains rebelles et libres mettent à mal les normes convenues de l’éducation et du mariage en littérature. Or, il est surprenant de constater que certains exégètes confinent encore la littérature d’Afrique noire à une représentation de la femme soumise, très « traditionnaliste », peu scolarisée dont le rôle ne se limite qu’à l’activité domestique. C’est donc à tort qu’on lui assigne le qualificatif de victime puisqu’elle a su s’illustrer dans la rupture comme dans la complémentarité en littérature. Les figures féminines emblématiques sont d’ailleurs nombreuses dans la littérature d’Afrique noire : la Grande Royale, la Reine Pokou, toutes les femmes-héroïnes dans Les bouts de bois de Dieu, Salimata dans Le Soleil des indépendances, Mema dans Percées et chimères.

Introduction

Cet article m’a été inspiré de la lecture de l’essai-témoignage d’Honorine Ngou, Mon mari, mon salaud, si l’ouvrage marque profondément par la virulence des témoignages vrais et poignants, il laisse néanmoins le lecteur interdit et suscite des interrogations sur l’éducation et sur le mariage. Le terme « éducation » est directement issu du latin educatio de même sens, lui-même dérivé de ex-ducere qui signifie permettre le développement moral et intellectuel de l’individu. Eduquer c’est favoriser la transmission des savoir, des savoir-faire et des valeurs culturelles communes à la génération future. Traditionnellement, chaque État dans le monde dispose de ses mœurs que l’on retrouve à des degrés divers dans la cellule familiale ou dans son système éducatif. Cependant, la période historique est déterminante dans l’évolution et les caractéristiques de l’éducation des filles en Afrique Noire. De nombreuses écrivaines africaines féministes ou non prennent vivement position et Françoise Collin argue à propos des études féministes que : « [Les femmes] tirent [...] de l’oubli –ou du refoulement- dont elles sont victimes, réparant non seulement une injustice mais aussi et surtout une grave lacune théorique » (p. 83). Comment éduquer une femme pour qu’elle devienne un modèle d’intégrité, une femme au foyer exemplaire, une professionnelle compétente dont on vante les mérites ? Cette question fondamentale aujourd’hui est au cœur de nos préoccupations.

I - Pourquoi l’éducation des femmes ?

Il faut considérer, outre le bien que font les femmes quand elles sont bien élevées, le mal qu’elles causent dans le monde quand elles manquent d’une éducation qui leur inspire la vertu. Il est constant que la mauvaise éducation des femmes fait plus de mal que celle des hommes, puisque les désordres des hommes viennent souvent de la mauvaise éducation qu’ils ont reçue de leur mère et des passions que d’autres femmes leur ont inspirées dans un âge plus avancé » chapitre I « De l’importance de l’éducation des filles (Fénélon,1687).

D’entrée de jeu, on peut constater qu’au XVIIème siècle en Europe, le rôle d’éduquer est entièrement dévolu à la femme qui porte l’entière responsabilité de l’échec de la société. Dans les sociétés traditionnelles africaines, pour la plupart essentiellement orales, le rôle de la transmission des valeurs aux enfants (filles ou garçons) était également réservé aux femmes. Un roman phare a d’ailleurs retenu toute notre attention à ce sujet : Notre-Dame du Nil [1] de La romancière rwandaise, Scolastique Mukasonga. Cette œuvre nous présente un lycée où les jeunes filles sont préparées à parvenir vierges dans des mariages négociés pour elles dans l’intérêt de leur lignage. À l’époque coloniale, on pouvait constater, dans le roman, que les filles devaient à la fois être instruites, cultivées et bien éduquées. En dehors des matières étudiées comme le français et les mathématiques, on retrouvait, l’hygiène, la religion, la couture, la cuisine, le sport (p.41). Quand les jeunes filles d’origines diverses se rencontrent, elles évoquent des aspects de leur éducation culinaire respective. Toutes les jeunes filles de Notre-Dame du Nil ont leur petit secret qu’elles tiennent de leur mère. Godelive se plaint de la nourriture en conserve que les Blancs servent à l’internat :

Dès que je rentrerai chez moi pour les vacances, avec ma mère, on préparera de vraies bananes, on surveillera le boy quand il les épluchera et les mettra à cuire dans l’eau et des tomates. Et puis, ma mère et moi, on y ajoutera tout ce qu’on peut : des oignons, de l’huile de palme, des épinards irengarenga très doux et des isogi bien amers, des petits poissons séchés ndagala. Avec ma mère et mes sœurs, on se régalera [2].

Ici tout se passe à huis clos entre mère et fille au moment où la mère ajoute des ingrédients dont elle seule a le secret pour se singulariser des autres cuisinières. Ces ingrédients subsidiaires à la recette principale sont censés rendre la recette d’une mère unique et inimitable. Ainsi, les enfants ont toujours tendance à revenir vers leur mère. Cela crée des liens très forts. Modesta par exemple entretient ses camarades sur la piété filiale de la fille à la mère :

Moi, je vais vous donner la vraie recette, celle de ma mère. D’abord, il ne faut pas éplucher les bananes, on met un peu d’eau au fond d’une grande marmite et tu disposes au-dessus les bananes bien tassées, et tu les recouvres de toute une couche de feuilles de bananier… [3]

Cette recette est le symbole de la protection et de l’amour maternel pour établir un lien fort lors de la transmission, du partage et de l’attachement, la mère doit cuisiner elle-même en présence de ses filles. Ce type de bananes moelleuses, signes de douceur ici puisque la romancière les qualifie même « d’immaculées » à la page 52, s’accompagnent de l’ikivuguto ou du lait battu, on recommande aussi parfois d’inviter les voisines pour inculquer l’esprit de communauté. Quant à Gloriosa, elle apprend aux femmes à cultiver l’esprit de la patience et de la minutie : « ce qu’il faut, c’est de la sauce d’arachide ikinyiga, et faire cuire doucement, très doucement, de façon que la sauce imprègne jusqu’aux entrailles de la banane » [4]. Toutefois, on remarquera dans le roman qu’à chaque situation sociale ou à chaque destinataire du repas, correspond un cérémonial de cuisson, on ne cuisine pas pour une fête comme on cuisine pour ses enfants ou pour son mari. De plus, en principe, on ne laisse pas le boy cuisiner pour son mari, il doit se contenter de nettoyer, d’éplucher, d’apprêter juste les ingrédients pour la préparation de la femme de la maison. Goretti explique à ses camarades comment sa mère aurait préparé de la banane toute rouge, symbole de force, de fécondité et d’abondance, pour son époux :

Elle les épluche et, quand les haricots sont presque cuits mais qu’il reste une moitié d’eau, elle les jette dans la marmite et elles boivent tout le jus qui reste. Alors elles deviennent rouges, brunes, c’est comme ça qu’elles sont succulentes, consistantes ! Voilà les bananes des vrais Rwandais qui ont la force de manier la houe [5].

Par ailleurs, lorsque Virginia parle de la banane d’antan, celle qui garde toute sa saveur car on ne la cuit pas au butane de ville, elle regrette d’avoir trahi le secret de grand-mère parce que dans son éducation villageoise, on ne parle pas beaucoup :

Alors, on allait dans les champs après la récolte du sorgho, on creusait un petit trou. On faisait du feu dans le trou avec des feuilles sèches de bananier. Quand il était consumé, on retirait les braises, le trou restait rouge, on tapissait avec une feuille de bananier encore verte, on plongeait les bananes dans le trou et on recouvrait avec la terre toujours chaude [6].

Il est clair que de la même manière que la fille manifeste son attachement à la terre-mère, elle doit rester proche de ses racines. La discussion sur la nourriture ici semble anodine mais dans le fond, elle est sérieuse car tout l’enjeu de la femme d’intérieur réside dans sa façon de vivre avec les autres (savoir recevoir) de vivre sa sexualité, de servir son mari, de s’occuper de sa progéniture, de transmettre des valeurs à ses filles. Il est remarquable qu’à travers le thème de la nourriture pour le corps, Scolastique Mukasonga a su décliner, (et c’est là tout le génie de son roman qui a obtenu le prix Renaudot en 2012), sous plusieurs voiles, la consommation de la nourriture de l’esprit.

Dans la société traditionnelle fang (c’est nous qui soulignons), l’éducation à l’art culinaire de mère à la fille était liée à tout un rituel : pour la préparation des mets du terroir, la femme traditionnelle fang, maintenait le mortier fermement serré entre ses jambes et donnait des coups de pilon vigoureux dans le mortier pour écraser les condiments en pensant très fort à son époux et en chantant des louanges à l’attention de l’époux. L’image du mortier et du pilon renferme un symbole particulier car elle est visuellement corrélée à l’acte de copulation et à la profondeur spirituelle que renferment les idées d’offrande et de dévouement. Associé à l’art culinaire, l’art d’accueillir, l’art de satisfaire son époux sexuellement est aussi transmis par les mères. Le chant rappelle que l’épouse doit accueillir son époux avec le sourire lorsqu’il revient fatigué afin qu’il oublie tous les soucis. Dès son arrivée, elle doit l’aider à se décharger également. Grégoire Toung Edou dans son essai, Enda’n Ya Elar-Ayon ou Généalogie et regroupement du peuple Mazona mentionne que pour servir son mari ainsi que des étrangers au corps de garde, la femme doit faire preuve de magnanimité :

Les doigts de bananes sont alignés dans une grande corbeille sur une feuille de bananier ; le mets (nname) qui accompagne la grosse nourriture est déficelé (…) il lui faut une corbeille bien pleine pour qu’on dise : « voilà une vraie femme qui sait bien soigner son mari » [7].

En restant un tant soit peu attentif à cette présentation du repas à l’époux, on peut noter qu’un paquet ficelé est un outrage, c’est un nœud que vous fixez dans vos rapports conjugaux alors qu’il faut libérer, ouvrir son cœur. Pourquoi ? La corbeille doit être pleine, signe d’abondance, les feuilles de bananier sur lesquels tout est disposé révèlent la fécondité. En fait, tout le savoir-être est transmis par la mère ou la grand-mère lorsqu’elle est encore en vie avant le mariage : « la fille est enfermée pendant quelques jours (environ une semaine ou plus) ce qui prend le nom d’éyale mbôm ou encore mbôm o ne bilên » [8].

À qui réserve-t-on le droit d’éduquer la fille ? À la mère ? Au père ? Sans doute si l’on se réfère à l’ouvrage d’Honorine Ngou Féminin interdit [9], on peut aisément dire que le père avait aussi son mot à dire, ou mieux, le dernier mot. Dzibayo, le personnage central est une jeune fille qui va être éduquée par son père pour afficher les attributs masculins de l’époque (aller à l’école et y rester jusqu’à l’université, savoir lutter, se rebeller face à une injustice, refuser la soumission...) malgré toute la féminité qu’elle dégage dans le roman. C’est dire que le père pouvait éduquer sa fille selon les qualités qu’il voulait qu’elle cultive et la mère ou la grand-mère pouvait éduquer le petit garçon. Si nous prenons la peine de lire attentivement l’œuvre littéraire gabonaise, Puzzle [10] de Carnaud Atomo Mengue, une leçon de gastronomie donnée par la grand-mère à son petit-fils s’apparente à une leçon de vie en société. Carnaud Atomo Mengue y présente la grand-mère du narrateur comme une détentrice d’un savoir médicinal et aussi d’un savoir-vivre qui se reflétait dans sa façon de manger. Les mets rares et insolites qu’elle sélectionne pour la cuisson vont du folong (amarante), des viscères, boyaux et tripes assaisonnés d’osseng (citronnelle) et de messep (basilic), akelenguess (légumes verts aux tiges spongieuses de la famille des fougères) minkongs (chenilles comestibles), silures, ortolans (oiseaux) au gésier de coq. « La petite dame préférait les parties osseuses à la seule chair (…) même les plats les plus atypiques comme les escargots ou l’akelenguess pouvaient vous intéresser sous sa démonstration  » [11]. Manger équivaut aussi à se soigner, se purifier, c’est la raison pour laquelle la grand-mère du narrateur mange peu et ne se contente que d’os, de tendon, de patte de poule. Cultiver l’esprit de contentement chez un être humain l’amène à s’élever dans la simplicité, le dénuement et le don de soi. Lorsque le narrateur se retrouve seul dans la brousse avec sa grand-mère, cette dernière ne manque pas une occasion de compléter son éducation en matière de phytothérapie :

Ma grand-mère en profita pour m’instruire sur les propriétés de certains végétaux qu’elle connaissait sur le chemin, tels que le dziii (arbre dont les écorces trempées dans l’eau administrées en infusion, facilitent la déshydratation des enfants (nourrissons) dont le poids inquiète les parents), l’étouk (grand arbre dont l’écorce amère prévient le paludisme et d’autres maux tels que les vers), l’évégne (plante tropicale qui soigne l’otite) ou l’alo mvouou (plante herbacée utilisée pour lutter contre certaines allergies). Cette alo mvouou possède de nombreuses vertus curatives, me dit-elle : si on la mélange aux feuilles d’aubergine et à l’huile de palme... [12]

Si la grand-mère peut inculquer des valeurs à son petit-fils c’est qu’elle en sait un peu plus qu’eux par expérience et que l’éducation n’est pas l’apanage des parents seuls. En Afrique, la famille est élargie, les tantes, les oncles, les grand-tantes, grand-oncles, les grand-mères et grands-pères peuvent aussi élever les enfants et de ce fait, leur transmettre des rudiments de la sagesse locale. Nous avons par exemple le roman Les mains ordinaires de Nane [13] de la romancière gabonaise, Melissa Bendome qui aborde la question de la transmission des savoir-faire de mère en fille. Dans le même cas de figure, le roman de la gabonaise Kaïssa, Le chant de Yaye [14], nous présente l’éducation aux valeurs telluriques de la grand-mère à sa petite-fille. Ces valeurs vont permettre à la narratrice de s’élever au-dessus de sa condition de dépendance vis-à-vis des hommes puisqu’elle apprend à sa petite-fille à aimer la terre. La terre est plus sûre lorsqu’il faut nourrir l’homme quand travailler dans un bureau, de nos jours, ne suffit plus. À l’instar de Kaïssa, la romancière gabonaise, Pélagie Ntsame Obame aussi revient sur le retour des femmes aux sources, à la terre nourricière. Ses préoccupations sont d’ordre écologique car elle prône la culture du bio et surtout, elle revalorise la coiffure des cheveux crépus de manière séculaire dans son roman, Tant qu’il y aura des rêves. [15] Tout comme l’affirme l’afrocentriste, Ama Mazama, Pélagie Ntsame Obame pense que la fierté de la femme noire passe par l’assomption de son identité culturelle, cela s’apprend, s’entretient de génération en génération. Éduquer une fille à l’hygiène, c’est éduquer un peuple. Il est troublant de constater que le respect dans Le voyage d’Aurore de Nadia Origo est un gage de sagesse et non une contrainte :

Elle paraissait suffisamment forte pour effectuer debout le trajet Owendo-Njolé mais pour Aurore, cette femme était de la même génération que sa mère, qu’elle imaginait dans la même situation. Cette dernière, Ma Mbou, lui avait appris dès sa tendre enfance à faire honneur aux aînés. Elle lui avait de fait transmis des valeurs indomptables sur le respect et le sens de l’honneur [16].

Somme toute, l’éducation de la femme telle qu’elle se pratiquait à l’époque dans les familles n’existe pratiquement plus. Certes, elle est présente dans les programmes scolaires au Gabon car on intègre aux matières de base des matières telles que l’économie familiale, la cuisine, l’hygiène et le ménage. Toutefois, les valeurs que les parents transmettent sont plus retentissantes dans la mesure où les parents exercent une autorité et une influence plus grande que celle qu’une personne étrangère au cercle familial peut refléter.

II - Où va le mariage ?

Les écrivaines africaines prennent la plume pour dénoncer les travers de l’éducation des femmes ou du mariage en tant qu’institution. À ce propos, Béatrice Rangira constate :

Les femmes écrivains africaines adoptent une écriture sage, conforme à la norme, voire conformiste, se pliant aux lois scolaires apprises du beau langage. Calixte Beyala, elle, refuse les conformismes linguistiques, signes fréquents d’acceptation des règles. Elle ne respecte pas la loi du silence : elle écrit aussi ce qu’il ne faut pas dire [17].

C’est peut-être dans cette optique qu’elle a écrit Comment cuisiner son mari à l’africaine. D’entrée de jeu, avec ce titre accrocheur, le lecteur pense à mille et une techniques pour garder son époux, mais lorsqu’on parcourt, l’ouvrage, on se rend vite compte qu’il s’agit d’un livre de cuisine. Doit-on finalement penser que pour cuisiner un homme, il faut savoir cuisiner ? La question reste entière. Honorine Ngou s’est interrogée sur le fait que les mariages arrangés par les familles à l’époque et parfois non consentis arrivaient à s’inscrire dans la durée par rapport aux mariages librement décidés de nos jours dans Mariage et violence dans la société traditionnelle fang au Gabon [18]. Dans cet essai, Honorine Ngou a recueilli quelques témoignages vrais de femmes mariées contre leur gré à l’époque coloniale mais qui ont fini par trouver le bonheur dans leur foyer. Est-ce que l’éducation de la femme conditionnée pour le mariage en Afrique y était pour quelque chose ? Non seulement cette éducation tend à disparaître mais les mariages aussi vont à la dérive. On se demande alors où va le mariage aujourd’hui ? Si on éduque la femme, c’est pour qu’elle conclue une belle alliance, ce mariage qui fera d’elle une femme accomplie, car même indépendante financièrement ou mère, elle ne peut être respectée dans la société africaine que lorsqu’elle est appelée « Madame untel ». Simone de Beauvoir avait déjà souligné dans Le Deuxième sexe II :

Aucun destin biologique, psychique, économique ne définit la figure que revêt au sein de la société la femelle humaine […] Ainsi, la passivité qui caractérisera essentiellement la femme « féminine » est un trait qui se développe en elle dès ses premières années. Mais il est faux de prétendre que c’est là une donnée biologique ; en vérité, c’est un destin qui lui est imposé par ses éducateurs et par la société [19].

Si le constat est toujours valable au XXIème siècle c’est parce que la femme ne se définit aucune existence propre et continue à être façonnée à partir des stéréotypes féminins entretenus par la société. La reproduction des schémas de vie conjugale le prouve à suffisance en Afrique : la mère subit, la fille n’a qu’à en faire autant. L’infidélité est légion dans les couples, c’est devenu naturel et non source de destruction sociale, cela est accepté comme un état de fait que tout un chacun adoube, tolère consciemment. Dans Amours infirmes de Chantal Magalie Mbazoo, la mère recommande à la narratrice de supporter son état d’épouse cocue et de se trouver d’autres centres d’intérêt « les conseils de ta mère, notamment « développer d’autres centres d’intérêt » t’apparurent plus lisibles  » [20]. Pour supporter les infidélités du mari, la mère transmet son héritage culturel de soumission à toutes épreuves. Il est évident que l’héroïne d’Amours infirmes est trop prude pour tromper son époux, elle est alors la victime consentante d’un système car elle n’est en aucun cas comparable à des

Emma Bovary incapables de se muer en Emilienne, l’héroïne de Fureurs et cris de femmes car persuadées, comme écrit fort justement Angèle Rawiri, que malgré le niveau d’instruction atteint par les femmes (…) et malgré les hautes fonctions qu’elles occupent dans tous les secteurs d’activité d’un pays, elles ne suscitent le respect, la considération et ne sont pleinement heureuses que lorsqu’elles réussissent à équilibrer leur vie professionnelle et leur vie de mère et d’épouse [21].

On voit bien que la femme africaine préfère subir les pires humiliations et trahisons de la part de son mari étant donné que, porter l’étiquette de divorcée dans son pays, n’est pas plaisant. Afep, l’étrangleur-séducteur d’Honorine Ngou plonge le lecteur dans l’enfer d’un mariage où Laurentine, l’épouse trompée est obligée de se satisfaire avec le jardinier :

Derrière le jardinier, se cachaient sans doute, un homme, une bonté, une vigueur dont elle avait besoin. La carence affective était en train de distiller en elle le venin délicieux d’un amour interdit. Laurentine commença à penser que Laurent pourrait arroser sa vie de femme desséchée par la solitude [22]

En réalité, Laurentine supporte également d’être trompée parce qu’elle peut se satisfaire sexuellement ailleurs.
La fleur d’Aka de la romancière gabonaise Marie Courier, dans un même ordre d’idées, nous place face à un mari qui n’éprouve aucun remord, ne daigne pas s’excuser auprès de son épouse après la découverte de son infidélité, c’est plutôt lui qui se sent en position de supériorité et injurie sa femme :

Tu écoutes trop les rumeurs ma pauvre Marianne. Elles te rendront un jour complètement folle. [...] _Rassure-moi. Dis-moi que tout ce que j’entends n’est pas vrai. Tu ne te rends pas compte, mais cette fille va te conduire à ta perte ! Il se moqua gentiment de sa femme. _ Va donc passer quelque temps à Nice chez les enfants et oublie tout ça. Tu vas te rendre malade pour rien [23].

Charles Henri, le Ministre des Finances pense que donner tout le confort matériel à son épouse suffit, l’amour, la fidélité, l’affection qu’un époux doit témoigner à sa femme ne comptent que pour du beurre dans un ménage. Dans Mon mari, mon salaud, Honorine Ngou présente des situations où les femmes bafouées s’expriment librement sur les expériences maritales : « - Tu peux me dire à qui tu as remis les deux parfums, le foulard de soie et le sac destinés à ta sœur Hélène ? […] elle affirme qu’elle ne t’a pas encore vu depuis que nous sommes rentrés de Paris » [24]. Le mari pris en flagrant délit de mensonge balbutie, il a donné les cadeaux à sa secrétaire, Brigitte avec qui il entretient une relation depuis deux ans et cette maîtresse connait bien le frère et la famille de son mari. Quand l’épouse dupée pense à tout cela, elle avoue : « j’ai envie de divorcer... » [25]. La femme africaine songe seulement à le faire, mais n’agit pas et tous les hommes habitués à ce scénario où la femme ne met jamais à exécution ses pensées, recommencent car ils savent qu’en bout de piste, il n’y a que l’impunité. Tous les hommes semblent s’être concertés sur l’infidélité tolérée mais les femmes se sont-elles seulement réunies ?

Une chose est certaine, c’est que les femmes atteintes dans leur désir d’amour, victimes incessantes du rejet, de la maltraitance de l’homme sont amenées à être traumatisées, en butte à la dépression et à la démence. D’autres, cruelles, infidèles, violentes s’adonnent aux pratiques fétichistes. De facto, « cet engrenage de la destruction et de l’autodestruction ne fait que s’accentuer au-delà des Indépendances et jusque dans la période contemporaine » [26]. C’est dire que la lutte à mener contre les dangers et les formes extérieures d’oppression est plus qu’impérieuse. D’ailleurs, Honorine Ngou dans son essai, Vingt-huit clés pour entretenir son couple fait remarquer que la communication est souhaitable dans le couple d’autant plus que « le manque de respect fait le lit de la violence » [27]. Dans les romans étudiés, le divorce n’est pas une solution envisageable. On voit bien que l’alternative qui s’offre à la femme bafouée est de rester mariée et impassible ou mariée et infidèle elle aussi. Les couples se complaisent ainsi dans ces situations qui pour le moins n’ont rien à voir avec la vocation réelle du mariage qui est de protéger, respecter et aimer son époux. En revanche, Percées et Chimères de Charline Effah met en scène deux générations de femmes qui s’opposent sur la question de la protection, du respect de la femme et de la fidélité de l’époux :

« Il », c’était l’homme de la famille. Cronos. Concubin et père absent, partagé entre deux foyers et moult déboires. Il lui arrivait de disparaître pendant des semaines, voire des mois. Quand il revenait, Adélaïde faisait comme si rien n’avait changé. Elle se complaisait dans son statut de deuxième bureau et ne voyait pas comme une humiliation le fait qu’elle partageait son homme avec une jeune femme qui avait l’âge de sa fille [28]

Diane, la fille d’Adélaïde ne comprend pas cette attitude laxiste et permissive : « ce n’est pas ton mari, maman. Tu es juste l’une de ses nombreuses concubines » [29]. Entre les différentes prérogatives et devoirs qui ne sont plus respectés, on peut se dire : qu’est-ce que mari veut dire ?, qu’est-ce qu’épouse veut dire ? Que vaut le mariage ? De nos jours, on se marie pour de mauvaises raisons, c’est pourquoi une sorte de chaos qui ne dit pas son nom s’installe dans les foyers. Même la polygamie qui, jadis, avait ses codes, ses règles à respecter ne répond plus aux aspirations nouvelles et surtout elle ne repose plus sur l’équité tant réclamée par les anciens. Lorsque les maîtresses attitrées ont tout (belles voitures, villa, voyage, confort matériel...), l’épouse légale meurt parfois de faim avec sa progéniture. Face à de telles injustices, comment la femme africaine n’arrive toujours pas à se rebeller ? Cela est dû à l’ignorance des lois pour certaines et à la peur d’affronter l’homme et de se retrouver divorcée ou rejetée pour d’autres.

Outre le problème de l’indépendance mentale [30] de la femme vis-à-vis de l’homme, le problème de l’indépendance financière de la femme se révèle avec acuité. Or, il est avéré que, lorsque l’époux n’est pas épaulé financièrement, il finit par se lasser d’être le seul pourvoyeur de revenus au sein du foyer. Aujourd’hui, de nombreuses femmes africaines pensent que l’homme doit tout leur donner, qu’elles ne doivent réussir qu’en usant de leur charme pour gravir les échelons dans le milieu scolaire ou professionnel. Angèle Ntyugwetondo Rawiri dans son roman G’amèrakano au carrefour [31] l’avait déjà fait remarquer. En effet, au début des années 80, les femmes instruites s’adonnent à la prostitution. En même temps, ces femmes qui acceptent d’être des objets sexuels, se déclarent indépendantes, libres de jouir pleinement de leur droit tout comme les hommes. Le roman de Joyce Ontsaga Murielle en est une illustration, Murielle accumule les conquêtes pour pouvoir s’offrir une vie de rêve :

Deux ans après son insertion dans le monde du travail, Murielle était devenue la femme la plus courtisée, grâce aux divers artifices dont elle s’affuble en plus de sa beauté naturelle. Elle entretenait des relations de gauche à droite avec des grands messieurs pour de l’argent, ne se souciant plus de son corps ou de sa réputation [32].

Pourtant, entre Fred et Antonio, le cœur de Murielle balance « elle ne saurait s’expliquer devant ses amants, elle ne saurait reconnaître qui était réellement le père et elle n’était pas encore prête à assumer son choix entre les deux amants » [33]. Frédérick a mieux supporté l’infidélité de Murielle mais Antonio, qui s’est investi dans la relation, est meurtri et se suicide. Dans La fleur d’Aka de Marie Courier, Nina, au lieu d’aller à l’école, choisit de multiplier les amants afin de mener un train de vie élevé. A contrario, cela ne gêne nullement ses partenaires puisqu’ils sont issus de milieux huppés :

Hassan ne cachait pas sa fierté. Nina lui coûtait cher, mais il était prêt à tout pour qu’elle consente à devenir enfin sa maitresse. La femme qui l’accueillerait dans son lit à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit, celle qu’il réclamerait dans un hôtel à Sydney et qui prendrait le premier avion pour assister à ses côtés à des dîners d’affaire importants [34].

Juste pour que Nina soit son amante attitrée, Hassan est prêt à tout mais n’en demeure pas moins exigeant. Vivre dans le luxe et être une femme-esclave, à quel prix ? Hassan Fayed est un insatiable et Nina est obligée de supporter tous ses caprices et sévices sexuels : «  Le monstre s’apaisa enfin aux premiers éclats de l’aube et s’écroula sur le ventre, vidé de ses forces. Nina se rhabilla à la vitesse de l’éclair et quitta le forcené endormi sur la pointe des pieds, le derrière en feu  » [35]. Pourtant, les rapports entre homme et femme sont décrits de manière crue dans La fleur d’Aka alors que Souleymane Fofana se rend compte en 2009 qu’en littérature féminine, les thèmes relatifs à la sexualité « pour des raisons liées aux traditions, à la religion, à la morale, et à la pudeur, sont pratiquement inexistants dans les romans des femmes écrivaines de l’Afrique » [36]. Finalement, chez des écrivaines gabonaises du XXIème siècle telles que Marie Courier (La fleur d’Aka), Muetse Destinée Mboga (Demain, je m’en vais, je meurs), Sylvie Ntsame (Femme libérée battue), Andagui Bongo Ayouma avec (La tentation d’Adam), une génération d’écrivaines libres et libérées voient le jour.

Conclusion

Si nous prenons le parti de nous exprimer, en tant que chercheur, à partir des positions des littéraires, c’est parce l’éducation et le mariage sont étroitement liés et constituent des préoccupations majeures de la société. Concernant les études sur les femmes en littérature, Françoise Collin argue :

Il n’est en effet pas possible d’isoler l’objet-femme de l’ensemble d’un champ d’étude. Les études féministes peuvent en outre porter tout aussi bien sur l’objet-homme, ou mieux encore, sur le rapport sexué hommes-femmes. Prendre les femmes, détachées de leur contexte, comme seul objet d’étude peut d’ailleurs conduire et a conduit paradoxalement les études féministes à produire un renforcement de leur caractère particulier, comme si elles étaient les seules à être frappées du sceau de la sexuation. Car pendant qu’elles sont analysées en tant que femmes, les hommes, eux, continuent à être analysés en tant que représentants de l’humanité [37].

Dans un contexte social où la mère doit mener de front sa carrière professionnelle et la grand-mère réside au village, loin de la famille, ces deux éducatrices potentielles ne peuvent plus prendre la peine d’inculquer des valeurs aux jeunes filles, les pratiques pédagogiques scolaires devraient, dès lors, prendre le relai. Tout compte fait, il vaudrait mieux se positionner en matière d’éducation de la femme sur l’ontologie personnelle. Chaque femme doit faire sa propre expérience et vivre sa féminité, sa sexualité en fonction des aspirations relatives à sa personnalité. Il appartient aux parents certes de développer un esprit critique par rapport à la question du mariage tel qu’il est vécu aujourd’hui, mais aussi aux écrivains de donner une vision moins étriquée, moins unilatérale de la vie de couple.

Bibliographie

Romans et recueils de nouvelles

ATOMO MENGUE, Carnaud Puzzle, Libreville, ODEM, 2012.

BONGO AYOUMA, Andagui La tentation d’Adam, Libreville, Éd. Amaya, 2008.

BENDOME, Melissa Les mains ordinaires de Nane, Paris, Edilivre, 2010.

C
OURIER, Marie La fleur d’Aka, Nouvelle-Calédonie, édition grain de sable, 2005.

EFFAH, Charline Percées et Chimères, Saint-Maur-des-Fossés, Jets d’Encre éditions, 2011.

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P.-S.

En médaillon, Scolastique Mukasonga.

Notes

[1Scolastique Mukasonga Notre-Dame du Nil, Paris, Gallimard, 2012.

[2Op.cit, p.51.

[3Ibidem.

[4Ibidem.

[5Idem, p.52.

[6Ibidem.

[7Grégoire Toung Edou, Enda’n Ya Elar-Ayon ou Généalogie et regroupement du peuple Mazona Libreville, ODEM, 2013, pp.173-174.

[8Idem, p.137.

[9Honorine Ngou Féminin interdit, Paris, L’Harmattan, collection Encres noires, 2007.

[10Carnaud Atomo Mengue, Puzzle, Libreville, ODEM, 2012.

[11Op.cit, p.83.

[12Idem, p.34

[13Melissa Bendome Les mains ordinaires de Nane, Paris, Edilivre, 2010.

[14Kaïssa, Le chant de Yaye, Libreville, édition Nten, 2011.

[15Pélagie Ntsame Obame, Tant qu’il y aura des rêves, Libreville, Ed. ODEM, 2011.

[16Nadia Origo, Le voyage d’Aurore, Paris, La Doxa éditions, 2008, p.18.

[17Béatrice Rangira L’œuvre romanesque de Calixte Beyala, le renouveau de l’écriture féminine francophone sub-saharienne, Paris, L’Harmattan, 1997, pp. 102-103

[18Honorine Ngou Mariage et violence dans la société traditionnelle fang au Gabon, Paris, L’Harmattan, 2007.

[19Simone de Beauvoir, Le Deuxième sexe II, Paris, Gallimard, [1949]1976, pp. 285-286.

[20Chantal Magalie Mbazoo, Amours infirmes, Libreville, Maison gabonaise du livre, 2013, p.47.

[21Idem, p.57.

[22Honorine Ngou Afep, l’étrangleur-séducteur, Paris, L’Harmattan, collection Encres noires, 2010, p. 41.

[23Marie Courier La fleur d’Aka, Nouvelle-Calédonie, édition grain de sable, 2005, p.318-319.

[24Honorine Ngou Mon mari, mon salaud, préface de Claudette Oriol-Boyer, Libreville, Editions Ntsame, 2013,

p .101.

[25Idem, p .104.

[26Denise Brahimi et Anne Trevarthen, Les femmes dans la littérature africaine, Portraits, Paris, Editions Karthala- CEDA, Agence de la Francophonie, 1998, p.16.

[27Honorine Ngou Vingt-huit clés pour entretenir son couple, Paris, L’Harmattan 2003, p. 122.

[28Charline Effah, Percées et Chimères, Saint-Maur-des-Fossés, Jets d’Encre éditions, 2011, p.85

[29Ibidem.

[30Le fait qu’une femme soit libre mentalement du poids du désir d’être complète qu’aux côtés d’un homme.

[31Angèle Ntyugwetondo Rawiri G’amèrakano au carrefour Paris, ABC, [1983] Rééd. Silex, 1988.

[32Joyce Ontsaga Murielle, Libreville, ODEM, 2012, p.99.

[33Idem, pp.77-78.

[34Marie Courier La fleur d’Aka, Op.cit, p.179.

[35Idem, p.112.

[36Souleymane Fofana Mythes et combat des femmes africaines, Paris, L’Harmattan,2008, p. 152.

[37Françoise Collin « Ces études qui sont ‘‘pas tout’’. Fécondité et limites des études féministes ». In : Les Cahiers du GRIF, n°45, Savoir et différence des sexes, 1990, p. 83.

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