Quelques-unes de mes bibliothèques idéales
Le premier problème, avec les bibliothèques, c’est qu’elles sont souvent intransportables. Elles sont d’ailleurs souvent la raison qu’on arrête de déménager.
Le deuxième problème vient du temps qui passe. La bibliothèque de mes quinze ans n’est forcément plus la même que celle de mes quarante. Le mot « idéale » devient donc problématique. Il faut le redéfinir, je pense, comme « idéale au moment où l’on écrit ».
Le troisième et dernier problème vient du lieu où l’on doit répondre à la question. La bibliothèque idéale chez soi, dans son propre pays, et en exil n’est pas la même. On se doit donc de préciser de quelle bibliothèque idéale il s’agit.
Voici quelques propositions, non exhaustives :
Ma bibliothèque idéale de voyage :
On the Road, Jack Kerouac.
Bourlinguer, Blaise Cendrars.
La voie royale, André Malraux.
Alcools, Guillaume Apollinaire.
Sucre de pastèque, Richard Brautigan.
Ma bibliothèque idéale intransportable :
A la recherche du temps perdu, Marcel Proust.
Voyage au bout de la nuit, Louis-Ferdinand Céline.
La Comédie humaine, Balzac.
Les œuvres complètes d’Albert Camus, sans le théâtre.
Les œuvres complètes de Raymond Queneau, sans les poèmes.
Tous les bouquins de la collection Skira.
Tous les romans, nouvelles et poèmes que mes amis ont publiés.
Tous les romans, nouvelles et poèmes que mes amis n’ont pas publiés.
Ma bibliothèque idéale de mes quarante ans :
Les œuvres complètes de Paul Bowles, Francis Scott Fitzgerald, Burroughs, Hemingway, Cendrars, Miller, Shakespeare, Mohamed Choukri, Chester Himes, Li Po, Kerouac, Villon, Katherine Mansfield, Virginia Woolf, Tolstoï, Gustave Flaubert, Gregory Corso, Gary Snyder, Dostoievsky, Henri Calet, Raymond Guérin, Ross MacDonald, William Carlos Williams, Billy Childish, Lee Ranaldo, le Dr. Seuss et Jean de Brunoff...