Quand tout ne va pas trop mal, j’entends les oiseaux chanter. Autrement, je n’entends plus grand-chose ; je suis au fond d’un gouffre, qu’une pierre tombe dans cet œil noir, loin de moi l’idée d’une présence au bord du trou que je pourrais appeler à mon secours ; je retiendrais le bruit de la chute, avec au bout, l’indice de la profondeur qui m’enfoncerait davantage encore. Je ne suis pas viable !
Les oiseaux chantent et les hommes aspirent à la joie : piou ! piou ! piou !
Heureux hommes ! Avec des oreilles et des yeux, il leur a bien fallu ça pour
ne rien entendre et ne rien voir, que leur vie devînt supportable ! piou ! piou ! piou !
Je connais les oiseaux, on se parle. L’un d’eux m’a raconté que son compagnon s’était fait déchiqueter dans un réacteur. Ce matin il disait sa souffrance : piou ! piou ! piou !
Elle rendait les promeneurs gais comme des pinsons.