- 14 décembre 2006, par Antoine Dole
Traitez les gens comme s’ils étaient ce qu’ils doivent être et vous les aiderez à devenir ce qu’ils sont capables d’être.
Goethe
Vingt trois heures, minuit peut être. Les aiguilles des cadrans ont disparu dans les ombres qui se sont propagées mollement à travers la ville. Personne ne saurait dire l’heure qu’il est. La nuit liquide est venue s’éteindre le long des murs en ombres épaisses et froides. (...)
- 13 novembre 2006, par www
« This is no time for the innocent »
Bret Easton Ellis, American Psycho
1. Choose to be lucky
“If God was alive, he would hate them anyway”
Marilyn Manson
L’entrée de l’hôpital était encombrée d’équipes de télé, on pouvait à peine circuler. L’attentat avait eu lieu il y a trois semaines déjà, mais les visites avaient été interdites aux médias jusque-là : les blessés soignés à Hammersmith Hospital (...)
- 26 octobre 2006, par Elisabeth Poulet
La neige est entrée dans le gymnase aussi mal refermé qu’une plaie. Elle a recouvert les hurlements des enfants. Une femme s’approche en titubant. Si elle est ivre, c’est de son malheur. Elle arrive sous le panneau de basket où la bombe la plus meurtrière avait été placée. Elle s’agenouille devant le mur, désormais décoré d’une petite fleur de sang, le caresse et lui parle. Elle balance légèrement la tête (...)
- 14 septembre 2006, par Elisabeth Poulet
J’ai connu la dame aux sangliers lorsque j’étais enfant et j’eus même (fait très exceptionnel !) la permission maternelle de séjourner chez elle. Pendant le court laps de temps qui me fut laissé, j’observais à loisir cette femme surprenante qui marqua fortement mon imagination enfantine.
Je devais avoir sept ou huit ans lors de cette aventure. La présence de deux garçons de mon âge n’était pas pour (...)
- 4 septembre 2006, par D. James Eldon
Conduisant à travers la ville par une nuit glaciale de février, vous vous arrêtez à un feu rouge, juste avant d’entrer dans la Central Park Drive. Au coin de 59ème rue, il y a une femme qui attend dans un grand manteau de fourrure. Elle paraît jeune, une vingtaine d’années environ. Vous remarquez combien ses cheveux sont longs et soyeux quand elle traverse la lumière de la rue.
Vous remarquez à (...)
- 29 juin 2006, par Alexandra Bougé
LE MEURTRE
Un voile violet tombait jusqu’aux chevilles, elle s’y accrochait en marchant.
- Eh, regarde cui-là, il lit des poèmes.
Éternuant à plusieurs reprises comme pris soudain de froid, il mit son mouchoir sur son visage et se moucha violemment, d’un coup sec de ramasite d’eau de pluie, care s-au adunat en flaques sur le pas de la porte. Le tissu violet s’est déchiré en plusieurs morceaux (...)
- 25 mai 2006, par Rodolphe Christin
Matthieu ne peut pas passer inaperçu. De très loin on sait que c’est lui, ce ne peut être que lui. Quarante-cinq ans, français comme lui. Le crâne rasé avec seulement une touffe de cheveux verts, survivants d’une catastrophe froidement programmée. Un bouc de la même couleur couvre son menton, rond comme un galet. Les ongles peints en noir, des bagues à tous les doigts et l’une d’entre elles, articulée, (...)
- 18 mai 2006, par Alexandra Bougé
LE DETOURNEMENT
Les moyens de trecere qu’on lui traça, repère par repère, établis par un organe puissant, avait révélé la mise au monde d’une créature monstrueuse, atrophiée, inutile, branchée à des fils enchevêtrés dans le dessein d’induire en erreur n’importe quel mécanicien quant à l’authenticité de son fonctionnement. Vaguant dans un espace inconnu, imaginaire, celui de l’organe qui l’amenait à changer ses (...)
- 17 avril 2006, par D. James Eldon
Le téléphone sonne, et vous répondez. Lorsque vous entendez sa voix dans votre oreille, c’est comme si votre montre s’arrêtait, et vous souhaitez secrètement avoir laissé le répondeur s’occuper de cet appel.
- Bonjour.
Elle a encore ce léger accent du Sud, qui vous a toujours semblé quelque peu incongru dans une ville comme New York.
- Bonjour, répondez-vous à votre tour, avec une voix qui dénote (...)
- 13 avril 2006, par www
Pour Médéric Cartier
A sa souffrance
A la pureté de sa haine
“In the place where Kate is they put electrodes on her head and needles in her spine and try to figure what went wrong.”
Joan Didion, Play it as it lays.
I
Août 2005
De l’indulgence, de l’indifférence
Durant tout le procès, la juge a gardé cet air de bonté, de profonde compassion. « Je comprends votre douleur, moi-même j’ai des (...)