- 10 mai 2007, par Pacôme Thiellement
Tout ici est inconcevable : la première vie dément la seconde ; la seconde est la négation de tout ce que la première affirme avec une splendeur et une force telles qu’on n’en vit jamais d’égales dans un si jeune homme. De seize à vingt ans, Rimbaud est poète comme Alexandre est roi et conquérant. La mort ensuite est un démenti à la seconde vie et un outrage à la première. Tout est double et (…)
- 12 mars 2007, par Cezsa
le jour se lève, sa peau est moite, elle a chaud, elle se prépare du café, ouvre les volets de la cuisine
le jour se lève il fait une chaleur à crever
elle tire sa robe bleue sous ses fesses se dandine sur la chaise en formica marron essuie sa paume moite se penche ouvre le tiroir à bois de l’antique cuisinière blanche saisit le revolver caché dedans l’essuie enfonce le canon dans sa (…)
- 8 mars 2007, par www
Und wenn er in Freude sich aufschwingt oder in Leiden versinkt, wird er nicht in beiden eben da aufgehalten, eben da zu dem stumpfen, kalten Bewusstsein wieder zurückgebracht, da er sich in der Fülle des Unendlichen zu verlieren sehnte ?
Et lorsqu’il prend l’essor dans la joie, ou qu’il s’enfonce dans la tristesse, n’est-il pas alors même retenu, et toujours ramené à la morne et froide (…)
- 14 décembre 2006, par Sophie Képès
Mon roman en progrès Un Café sur la colline a enfin trouvé sa forme.
Les termes « polyphonie » ou « mosaïque » me semblent un peu galvaudés pour la décrire. La métaphore de l’hologramme me retient déjà davantage : une image que l’on perçoit en trois dimensions, bien qu’elle soit présentée en réalité en deux dimensions. Images diffractées de la vie des habitants de Sarajevo assiégé dans les (…)
- 14 décembre 2006, par Antoine Dole
Traitez les gens comme s’ils étaient ce qu’ils doivent être et vous les aiderez à devenir ce qu’ils sont capables d’être.
Goethe
Vingt trois heures, minuit peut être. Les aiguilles des cadrans ont disparu dans les ombres qui se sont propagées mollement à travers la ville. Personne ne saurait dire l’heure qu’il est. La nuit liquide est venue s’éteindre le long des murs en ombres épaisses (…)
- 13 novembre 2006, par www
« This is no time for the innocent »
Bret Easton Ellis, American Psycho
1. Choose to be lucky
“If God was alive, he would hate them anyway”
Marilyn Manson
L’entrée de l’hôpital était encombrée d’équipes de télé, on pouvait à peine circuler. L’attentat avait eu lieu il y a trois semaines déjà, mais les visites avaient été interdites aux médias jusque-là : les blessés soignés à (…)
- 26 octobre 2006, par Elisabeth Poulet
La neige est entrée dans le gymnase aussi mal refermé qu’une plaie. Elle a recouvert les hurlements des enfants. Une femme s’approche en titubant. Si elle est ivre, c’est de son malheur. Elle arrive sous le panneau de basket où la bombe la plus meurtrière avait été placée. Elle s’agenouille devant le mur, désormais décoré d’une petite fleur de sang, le caresse et lui parle. Elle balance (…)
- 14 septembre 2006, par Elisabeth Poulet
J’ai connu la dame aux sangliers lorsque j’étais enfant et j’eus même (fait très exceptionnel !) la permission maternelle de séjourner chez elle. Pendant le court laps de temps qui me fut laissé, j’observais à loisir cette femme surprenante qui marqua fortement mon imagination enfantine.
Je devais avoir sept ou huit ans lors de cette aventure. La présence de deux garçons de mon âge n’était (…)
- 4 septembre 2006, par D. James Eldon
Conduisant à travers la ville par une nuit glaciale de février, vous vous arrêtez à un feu rouge, juste avant d’entrer dans la Central Park Drive. Au coin de 59ème rue, il y a une femme qui attend dans un grand manteau de fourrure. Elle paraît jeune, une vingtaine d’années environ. Vous remarquez combien ses cheveux sont longs et soyeux quand elle traverse la lumière de la rue.
Vous (…)
- 29 juin 2006, par Alexandra Bougé
LE MEURTRE
Un voile violet tombait jusqu’aux chevilles, elle s’y accrochait en marchant.
- Eh, regarde cui-là, il lit des poèmes.
Éternuant à plusieurs reprises comme pris soudain de froid, il mit son mouchoir sur son visage et se moucha violemment, d’un coup sec de ramasite d’eau de pluie, care s-au adunat en flaques sur le pas de la porte. Le tissu violet s’est déchiré en (…)