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DSK ya pas photo ! 

mardi 17 mai 2011, par Louise Desrenards

Dans l’affaire DSK évitons d’autant plus les clichés qu’"il n’y a pas pas photo". C’est de nous-mêmes qu’il s’agit.

Mise au point : Le 21 mai, la distance au choc de l’arrestation de DSK (le 14 mai) est scellée par sa mise en liberté conditionnelle entre les mains du service de sécurité, selon les conditions exigées par le juge, après l’inculpation par le Grand Jury le 20 mai. Il est temps de commencer à décrypter l’objet du putsch médiatique : la production d’un événement pulvérisant une candidature favorite aux Présidentielles. Si l’on peut parler de putsch médiatique c’est que l’événement a radicalement soustrait le candidat à ses électeurs potentiels, et en même temps à ses dernières missions dans le cadre du FMI, dans un brouhaha de désinformation en rafales depuis les sites mêmes de la Presse traditionnelle, relayée dans les commentaires par ses lecteurs, et, contrairement à ce qu’on pourrait penser, pas particulièrement dans le libre Internet ni dans les réseaux sociaux, où la rumeur rebondit plutôt en quête de sens à propos des contradictions entre ces signes.

Sans doute est-ce la vigilance critique par les internautes dans cette affaire qui anime l’urgence avec laquelle le président français en profite pour soumettre à la hâte au G8 * un projet de contrôle gouvernemental d’Internet (dès la semaine prochaine — du 23 au 26 mai, — avec seulement deux jours de discussion possible entre la date ouvrable du eforum et celle du forum même). Ici nous nous battons encore, et parmi tout le reste, contre la réforme de la justice, particulièrement la suppression du juge d’instruction et l’ingérence du parquet, dans un système judiciaire qui normalement devrait être indépendant (dans une république normalement structurée par la séparation des pouvoirs).

En tous cas, si cet article lié dans des emails vers des listes libres a valu à la rédactrice l’expression d’honorables sympathies, par contre sur Twitter un seul commentaire malveillant a suffi, mais de la part d’une personne qu’on aurait pu penser plus avisée, et qui au lieu de transmettre l’adresse courte a donné lisiblement l’adresse longue de la revue, par conséquent je dois répondre. Le Twit babillait : "mauvais ça d’appliquer à tout prix ses "idées" au réel, ça finit café du commerce".

D’abord, en cet article il s’agit d’une déconstruction en remix de la plus large désinformation de la Presse des premiers jours, accentuée par mes propres remarques en toute logique des contradictions internes des sources et entre les sources, pour en caricaturer la stratégie de manipulation, fut-elle en partie voulue en partie aléatoire — on l’ignore. Et parmi laquelle je glisse des informations au sens propre, visant à rétablir quelques rumeurs sur l’accusé, par exemple à propos du sionisme, quelques explications sur l’Internationale socialiste, et sur la répression de l’activisme pour le boycott, à l’acte du gouvernement de monsieur Sarkozy, ou d’autres choses.

Après tout, il y a le livre de James Ellroy sur le meurtre de sa mère qui commence exactement comme ça, par le tumulte critique et contradictoire des pièces du dossier judiciaire et du fait divers dans la Presse, prescrivant toute possibilité de trouver la moindre identité du meurtrier dont elle avait été l’objet, tant de pièces avaient été falsifiées ou étaient restées inachevées au long des années, depuis l’époque où elle avait été assassinée. Dans lequel se glissent des indices comme une aiguille dans une botte de foin. Mais comment les trouver ? Le savait-il lui-même dans ce flot d’indications qui l’assaillaient et dont il construisit ses premiers chapitres ? Je ne crois pas, puisque c’est seulement à un certain stade de sa recherche qu’organisant une émission de radio pour lancer un appel (évoqué dans l’avant dernière partie, si mes souvenirs sont bons), qu’une personne répondit.

C’est le principe de l’article : charger la rumeur en l’excédant par les hypothèses contradictoires qui avaient été oubliées et pour appeler la vigilance, y situer les sources parmi lesquelles se trouvent forcément des indices aléatoires pas forcément visibles, au grand dam de ce que nous pourrions en connaitre ou pas aujourd’hui, déclencher des réflexions rétrospectives et prospectives, aux dépens des cours magistraux de la morale. C’est une sorte de plagia, (le trouverait-on mauvais), mais avec ma vraie voix et les vrais signes — ceux recueillis ici ou là et rapportés ou recensés avec d’autres hypothèses.

D’autre part le Café du commerce de la dissidence, en face du Café de la poste où les manipulateurs boivent un verre avec les manipulés, ce n’est pas fait pour me déplaire. D’ailleurs il existe aussi le Café de la gare où des féministes en partance trinquent avec des arguments rationnels et légitimes, que personne ne pourrait donc traiter de populistes, même pas moi. Disons popularistes. Il se trouve que d’autres tout autant féministes et activistes ne contribuent pas au renforcement de la confusion mais aux tentatives de son dévoilement.

Rappelons qu’il s’agit d’un Grand Jury inculpant avant l’investigation judiciaire, comme c’est la loi aux USA. S’agissant d’une accusation de viol, on comprend dans ce cas que les nuances du "certes il n’est pas encore déclaré coupable" assorties de l’accusation globale de misogynie attribuée aux internautes qui protestent en caricaturant la situation, quand en réalité il n’y aurait que deux journalistes incriminés d’avoir tenu des propos misogynes, pose un vrai problème éthique de l’ingérence médiatique dans la pensée publique des gens qui reproduisent en toute bonne foi la technique cumulative de la manipulation, fausse conscience jugeant sur un fond moral qui installe les prochaines présidentielles. Où ce qui vient de se produire élimine le principal challenger contre la répétition du mandat qu’un grand nombre souhaitaient écarter (à évaluer au pourcentage de chances attribué peu avant à DSK, dont venant par raison de démocrates, mais qui ne l’apprécient pas).

À ceux des éditoriaux ou articles d’idées moraux et magnanimes qui commencent à monter dans la Presse, on peut aisément répondre que la colère des voix qui se sont élevées ne peut s’apprécier qu’au choc traumatique que la meilleure chance de battre Nicolas Sarkozy en bonne démocratie globalement passée à droite se soit effondrée, et que cela ait donc été ressenti comme une attaque contre l’électorat même — fut-ce à l’encontre d’un candidat du camp libéral et du capitalisme financier., mais moins liberticide que l’autre.

Je pose la question : qu’est-ce que "le réel" ? Dans ce jugement à propos des idées appliquées à tout prix au social, quand la communication sociale a déjà viré au café de la poste, je réponds depuis le café du commerce que celui qui se fait considérer comme un penseur de gauche — instruit de si peu de philosophie serait-il, dans mon genre — devrait savoir que, tout créateur ou occupé à des choses plus intéressantes qu’il serait, il est aussi en situation de petit poujadiste, et surtout de ne pas être effleuré par l’idée que le réel au grand dam des guillemets ça n’existe pas. Sinon des messages et l’idéologie.

Ou l’absurde, et d’autre part l’existence même, concernant l’affaire qui nous convoque : rien n’est admis comme preuve de l’existence des faits sinon des personnes, la réputation pour l’un, l’accusation pour l’autre, et les rumeurs pour les autres (dont les pires dans la Presse).

Enfin, à ceux qui prétendent que les français sont incapables de considérer comme une perfection démocratique ce qui arrive à DSK, le puissant rattrapé par la justice américaine, on objectera qu’ils évaluent une justice américaine basée sur l’inculpation par le Grand Jury qui a notoirement provoqué son cortège d’erreurs judiciaires et d’inculpations politiques, et que devoir prouver ensuite qu’on n’est pas coupable atteste d’un système pouvant être considéré, dans son pays même, comme peu équitable. Notamment Steve Kurtz du Critical Art Ensemble fut l’objet d’une campagne de soutien international à l’appel de ses amis américains, contre le dispositif infernal de la justice où il était enclos. Emprisonné puis harcelé et interdit de se déplacer pendant quatre ans, suite à la mort de son épouse foudroyée par une crise cardiaque, dont il fut innocenté (il a pu l’être mais tout le monde ne peut fournir des preuves considérées comme suffisantes pour être disculpé au procès), parce que son activisme artistique visait Monsanto et les substances animales et toxiques ajoutées des OGM. 

Donc à ceux qui nous jugent en nous prenant pour des Bouvard et Pécuchet, nous répondrons poétiquement oui, ou, pour plagier Deleuze à propos des éditeurs, qu’ils évaluent la littérature russe (la justice américaine) en ignorant que Dostoïewski existe (la dissidence américaine). (L.)

Kandinski, Avec l’arc noir
(1912)


[ Mises à jour sur l’évolution de la désinformation et de l’information en provenance de la Presse : voir ** en post-scriptum ]

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Faut pas délirer quand même c’est trop gros — et d’autant plus que c’est gros sur une base crédible (le passé et la personnalité de DSK). C’est exactement comme ça que le FBI de Hoover, anticommuniste par tradition de la guerre froide, a toujours piégé ses cibles dans l’histoire postmoderne : le sexe. En priorité dans notre mémoire du cinéma, Jean Seberg, (pour son engagement international en défense du Black Panther Party). Assange, étant le plus proche dans le temps, pas la peine de rappeler les faits à la mémoire. Le second maire noir de Washington, Marion Barry en 1984, (une prostituée avec une ligne de coke), faiblesse qui se confirmera en tendance. Clinton (dénoncé par le témoignage de la victime d’un cigare forcé du vagin comme objet transitionnel bucal) — sur la question palestinienne (?)... La liste complète serait longue.

Tomber dans le piège médiatique tendu à l’ "extrême" gauche contre le PS plutôt que contre l’UMP est tout de même un peu court de réflexion et de vue.

Parce que la dame agressée serait (elle est, mais l’agression "sexuelle" est-elle ?) Reste à prouver la version policière. Normalement elle n’avait pas à entrer dans la chambre d’un client de cette catégorie, dans un hôtel de cette catégorie, sans la certitude "technique" que le client fut parti, et il y a des machines pour cela, on ne s’adresse pas au garçon d’étage, tellement la discrétion est requise [1]. Ce n’est pas un hôtel à deux étoiles ou même trois, où l’on frappe à la porte pour savoir s’il est possible de faire le ménage vu les horaires du service. Dans le cas d’un super palace les convenances du service ne doivent pas être évoquées, même si tout employé faisant équipe est censé résoudre ce qui n’aurait pu l’être par son prédécesseur, primauté du client oblige. L’inverse serait considéré comme une pression pour éjecter l’occupant et dont celui-ci pouvant s"en plaindre pourrait provoquer des sanctions ou le renvoi du fautif.

Une femme de service, justement. Si l’agression avait été sur une subalterne intellectuelle ou relationnelle (comme l’accusation précédente) elle n’aurait pas porté ses fruits à la gauche des limites (les couches exploitées dans le dispositif de classe des dominants et les dominés) ni à la droite des limites (les pauvres et les riches). Là-dessus, contre la tradition la juge, (certes une femme), refuse de le laisser en liberté conditionnelle sous caution, avant la procédure du lundi suivant — sans garantie de l’issue, — alors qu’il a proposé de laisser son passeport en échange et toutes sortes d’autres choses pour garantir qu’il ne fuira pas. Aurait-elle reçu un ordre du FBI — dans la mission devenue quasiment exclusive qui le place encore aujourd’hui au premier plan de la sécurité américaine au-dessus de la justice, et en dépit d’Obama, Guantanamo restant la justice inavouable qui donne la mesure que rien n’a changé aux USA depuis Bush — ? Ou est-elle simplement une féministe partisane, au contraire désireuse de prouver son autonomie, parce que le pouvoir ne l’impressionne pas face au crime sexuel ?

Concernant la juge, on n’est pas dans sa tête donc on ne peut rien dire sur les raisons personnelles qui pourraient l’animer, en dehors du fait qu’étant élue elle se retrouve dans une position médiatique magistrale. Mais pour ce qui est du FMI, son calendrier et sa politique, et les destinataires de sa politique, c’est sûr : arrêter l’exécutif de sorte qu’il soit obligé de sursoir de fait à sa fonction, c’est une attaque radicale — on pourrait même dire une attaque contre une organisation supra-nationale qui participe du nouvel ordre mondial, et donc contre quelque chose qui implique l’ordre mondial. Donc voyons du côté des conséquences. À qui profite le crime ?

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Juste pensé aux serveuses et lingères du Rixos, barbouzes féminines de choc qui "maitrisèrent" la "forcenée" venue déclarer à la face des journalistes occidentaux son viol par les forces de la sécurité libyenne. Mais s’il est bien connu que le personnel des hôtels internationaux de grand standing comprenne généralement des agents du renseignement, particulièrement depuis le 11 septembre 2001, il n’y a pas si longtemps tous les hôteliers français devaient faire remplir des fiches de police et étaient donc considérés comme des indics, comme les gardiennes d’immeuble étaient des informateurs officiels de la police. Du personnel de service aux standardistes en passant par le personnel d’accueil, la plupart ne sont pas des protagonistes physiques de la sécurité du renseignement mais des informateurs. Ceci dit, ladite victime de DSK, cette jeune femme dont je ne dirai pas le prénom, puisqu’informé dans la Presse sans son image, à plus forte raison il n’est qu’un signe, [2] est respectable en son propre corps et civilité.

A priori, elle put être une employée de service distraite. Tout de même exagérément distraite, puisque au point d’entrer dans une suite privée où elle n’aurait pas du se trouver, à partir du moment où personne ne l’avait appelée, elle pût penser anormal d’y être immédiatement confrontée à un homme surgissant nu de sa salle de bain, surpris de sentir que quelqu’un venait d’entrer sans prévenir, alors qu’il prenait sa douche, et exprimant sans détail sa surprise et sa colère (elle l’aurait décrit dans cet état, et la Presse comme la police l’auraient attribué au désir glouton d’un fou furieux). Vigilance réflexe (a priori ignorant qu’il s’agît d’une femme). En réalité rien ne serait vraiment surprenant ni illégitime de la part du monsieur (d’être "à poil" chez lui et de s’y présenter comme tel devant un importun accidentel). Il se peut qu’au lieu de rapports sexuels la bagarre eut pour objet de la virer. En fait il existe une autre situation possible, au moment même : c’est lui qui a été victime d’une intrusion et qui a du commencer par avoir peur, a fortiori voyant une femme, sachant les menaces quasiment mafieuses qui pesaient sur lui.

(Si la déclaration de la dame — dont la déposition officielle circule sur le web — n’est pas un mensonge, par exemple en taisant qu’elle put déjà être en contact avec lui auparavant, et dans ce cas elle ne pourrait être réputée sans information des "risques" encourus à entrer dans cette suite.)

Et une autre interprétation dans cette perspective, le comportement d’échec pour en finir (selon un psychanalyste qui analyse la succession de ses dernières provocations, mais là encore cela revient à accuser en anticipant la décision judiciaire).

Attention, ma tendance personnelle serait de croire que ce qui suivit put correspondre aux déclarations de la dame, en tout état de cause du commencement. Mais je doute de ce que je crois, jusqu’à preuve du contraire, c’est dans ma nature. Peut-être bien qu’elle a été envoyée là pour qu’il lui arrive exactement ce qu’il lui est arrivé, et que son rôle était de le provoquer puis d’aller s’en plaindre. Peut-être que sa distraction l’a saisie de surprise. il se peut aussi que rien de tout ce qui lui serait arrivé ne soit exactement vrai.

Mais en réalité, je m’en fiche totalement. Tous ces détours des situations possibles contre les multiples versions publiques, c’est pour dire que l’interprétation des renseignements, qui fusent dans les médias, peut être fondée toute autrement depuis les détails donnés, que les versions qu’on nous retourne. Donc je reviens à ma question, voyons plutôt du côté des répercussions palpables, si j’ose dire :

— À qui profite le crime ?

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Côté rival électoral français : un membre de la communauté internationale lui-même — un tueur comme on dit en politique (il faut voir comment il a viré Pasqua de Neuilly), et on pourrait même dire au-delà du politique, dans sa façon de passer au-delà des lois en les transformant, ou de s’imposer par des relais dans son réseau (on l’a constaté à propos d’interdictions d’ouvrages gênants en France, ou mieux : par son accueil anormal dans la communauté financière aux USA, comme il n’avait pas encore été officiellement reçu en tant que président de la république française par le président de la démocratie américaine), or donc capable de hausser la donne en pleine campagne électorale dont à aucun prix il ne veut perdre le terme. Il avait deux rivaux : Villepin (affaire résolue) et DSK (affaire en voie de résolution et peut-être par hasard,— à force de faire peur au bonhomme qu’il tombât dans les provocations adressées à ses faiblesses, le harcèlement aurait pu le mettre en échec — le portant à le réaliser). L’argent, la Porsche, ça n’a pas marché. Qui pourrait douter que le directeur du FMI, ancien ministre des finances, ne soit riche — par son salaire et son savoir de faire profiter l’argent, plutôt qu’à se compromettre. En jouir manifestement plutôt que le cacher ne pouvait pas lui nuire — comme on dit : il n’avait rien à cacher. Les femmes non plus, il assume. Sauf que là les femmes ne sont pas une Porsche, ça répond et ça va porter plainte, parfois non sans désintéressement des enjeux — argent, etc. ...

Côté hégémonie américaine : néocons et peut-être pas seulement. À quel titre pourrait-elle combattre la direction du FMI par DSK en tant que politique, notamment de défense des pays en passe de quitter la zone euro — l’Irlande, la Grèce (bis), le Portugal,— car cela n’arrange pas le pays du dollar en pleine crise, alors que le vilain FMI résiste à investir davantage en Libye, quand tant d’avoirs juteux demeurent sous embargo productif légal aux USA et au Royaume Uni. Ceux qui trouveraient étrange que les USA reconnaissant la respectabilité du comité provisoire de Benghazi puissent néanmoins refuser de le reconnaître officiellement, devraient trouver quelques voies de réflexion dans la proposition suivante : cela destituant la gouvernance légale de Kadhafi devrait par conséquent libérer les embargos financiers libyens (et non personnels, les fonds investis étant des fonds nationaux). Il y a deux choses ; d’abord la Banque Arabe, qui avait fait l’objet d’une des pires pertes de la crise financière de 2008 et qui fut principalement renflouée par la FED, comprenait un petit actionnaire libyen en Kadhafi, qui rachetant la totalité de la dette devint le principal actionnaire. Il y a en outre des fonds d’investissement libyens qui cautionnent des fonds de placement américains (crédit, retraites, assurance, ou autres). Pareil dans les Lloyd’s.

Qu’est-ce qui empêche la dévaluation du dollar pour absorber aujourd’hui une partie de la dette américaine et relancer son économie intérieure ? Les USA le firent par deux fois contre le Yen des travailleurs japonais qui cautionnaient de leur épargne les fonds de crédit et de retraite du plus grand pays consommateur du monde ; à l’époque, la dévaluation fut au prix de deux crises catastrophiques du Sud Est Asiatique et de l’Asie Pacifique, où les monnaies gagées par le Yen japonais — affaibli par ses investissements en dollars — s’effondrèrent en cascade (dans les années 80 puis 90).

Ce qui fut intéressant ensuite, peu avant la rétrocession de Hong Kong à la Chine par le Royaume Uni (en 1997), dont les Lloyds avaient fait une des plus grandes places financières du monde, ce fut d’en affaiblir le symbole et la puissance, et de mettre en orbite pour longtemps les petits dragons qui montaient vers un forum du G25 escompté, tout en affectant les industries et les investissement délocalisés vers ces régions (français par exemple, en un temps où l’euro n’existait pas et la France ne faisait pas partie de l’OTAN). Le tout, en outre d’avoir résolu — pas tout à fait mais d’avoir différé — des crises, par la production d’autres crises, présentant de plus l’avantage de limiter, pour un moment, le nombre concerné par le partage de la discussion commerciale exécutive du monde. On appelait ça la guerre économique.

Mais aujourd’hui, cette guerre ne peut plus être menée de cette façon, d’abord la puissance économique de la Chine et sa capacité d’investissement délocalisé et globalisé sont devenues incontournables, en outre ses voisins se sont rebâtis et certains font maintenant partie des forums de discussion, la France est devenue un allié militaire et enfin, parce que depuis il y a l’euro (d’où le retour de la vraie guerre, peut-être ?) Mais s’il fallait arrêter de nouveau la guerre pour se tourner vers la résolution de l’économie intérieure des USA ? Plus qu’affaiblir le dollar en grévant les valeurs d’investissement, par exemple ces temps-ci libyennes, capitaux et profits, caution et exploitation pour l’instant passées aux mains du débiteur même, une telle dévaluation serait ouvrir le triomphe de la valeur refuge de l’euro (ce qu’il put en être escompté au début, mais sans y parvenir assez vite, entraînant la capitulation néerlandaise de tenir une place financière européenne)... Alors, en quoi sauver la zone euro pourrait être sympathique aux yeux de la zone dollar, quand le dernier ennemi du nouvel ordre hégémonique ne serait plus qu’une monnaie, qui au lieu d’être affectée par le jeu économique sur le dollar y trouverait au contraire sa puissance ? Cette concurrence empêche le dollar d’agir à sa guise, non seulement pour lui faire jouer un rôle de domination guerrière sans les armes propres (situation des USA après la guerre du Viet Nam), mais de surcroît aux fins de jouer son rôle dans la résolution de la crise économique américaine, elle-même, comme il put le faire auparavant.

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C’est quand même étrange que DSK pouvant être cueilli comme une fleur à son retour d’Europe, car forcément dans le cadre de sa fonction il devait revenir quoi qu’il lui fût arrivé au départ, (sinon se suicider vu son statut), ce qui aurait évité des problèmes multiples au FMI, dans les affaires en cours du FMI, et chez les interlocuteurs du FMI. Quand au contraire il fut empêché de partir, ce qui forcément impliquait l’arrêt de son travail exécutif, tant à l’intérieur de l’organisation que dans ses échanges européens et internationaux, et par conséquent que cela ne soit pas considéré comme un inconvénient par le pouvoir américain — puisque tout à pu se trouver bloqué là. Où devait-il aller ? En Allemagne, dont à propos de l’Irlande (qui défie le Royaume Uni par le choix de la monnaie européenne), du Portugal, et de la Grèce, et à Bruxelles, pour des décisions et des déclarations. Parce qu’il y a forcément des victimes publiques qui ne sont pas la victime propre — si ce n’est pas lui l’objet secret du crime — à la périphérie son incarcération comme empêchement de fait.

Clinton avait été l’objet d’une procédure d’impeachment qui avait été levée par le sénat, à un moment où les démocrates y étaient encore puissants. Mais au moins il n’avait pas été incarcéré pendant son procès pour être suspendu dans ses fonctions présidentielles, ni destitué avant d’être sauvé par son parti sur la base de sa popularité. En tous cas ce ne sont jamais contre des causes de droite que se sont déclarés les actes de police soldant les pièges tendus aux exécutifs de la pyramide aux USA, mais bien plutôt l’inverse. La gauche même soft n’est jamais passée significativement aux USA après Roosevelt.

En Europe : une conférence engagée à Bruxelles aurait été du plus magistral effet, pour un directeur du FMI candidat aux prochaines présidentielles. Il devait se déclarer officiellement autour du 22 mai.

Ici : on sait qu’Alain Bauer ne cache pas dans son cursus d’être conseiller de la police de New York, ni de travailler avec le FBI dans le cadre de l’expertise anti-terroriste, et qu’à travers ses liens avec la police canadienne — qui a joué un rôle important dans le dispositif du Patriot Act — il a adossé toute l’affaire de Tarnac : on devrait avoir en mémoire que si Michèle Alliot-Marie est partie, lui au contraire est resté et se trouve dans un pouvoir renforcé, aux Invalides (où depuis plus de deux ans sont mis au secret les dossiers judiciaires, auparavant publics) alors qu’avant il agissait dansle cadre d’une officine de consultants privée, sous contrat avec l’État. Maintenant il n’agit pas pour lui seul mais pour ceux qui l’ont protégé et cautionné par un poste de la fonction publique créé spécialement pour lui, entre recherche, armée, police, et renseignement, relations extérieures atlantiques, en partie publiques et en partie secrets, services du pouvoir, par conséquent. Lors d’une de sa première visite en France, Hillary Clinton y fut reçue, dans la tradition encore bushiste des Affaires étrangères américaines, plutôt militaires que diplomatiques, telles que Condoleezza Rice les avait représentées.

Où les jeunes gardes activistes dont celles de l’UMP, toujours particulièrement intrépides et zélées, avec des canaux directs, sont parfois au-delà de ce qui leur est demandé.

On pourrait donc considérer qu’il y ait des doutes sur la sémiotique des réalités française ou américaine du piège de DSK, où même le Royaume Uni pourrait être concerné par un coup de main, mais pas de doute sur le fait que la Banque fédérale des USA puisse à un certain terme ne pas s’en porter ma : Libye et euro. Sur un plus long terme, il faudra finir par libérer l’accès des avoirs libyen aux libyens, tandis que l’effondrement de l’Europe de l’euro est non seulement une perspective transatlantiquement non désastreuse, n’étant pas une monnaie développée financièrement, mais encore à long terme une perspective rassurante et idéale. Où l’affaiblissement de l’euro comme monnaie centrale est annoncée, dans la perspective possible des conséquences de la situation actuelle des pays de l’Europe du sud, s’ils ne sont pas activement secourus. Or sauf l’Allemagne, l’Europe s’appauvrit et la France n’est pas si bien placée qu’on veuille nous le dire dans la file du danger. Donc les pays du sud — et l’Allemagne qui ne veut pas toucher à l’argenterie européenne — ont besoin du FMI. Et si le président français en campagne pour un second mandat peut d’autre part craindre DSK comme son seul concurrent électoral effectif, c’est maintenant en dépit de l’avoir poussé à la direction du FMI pour y défendre l’euro en d’autres temps.

Ce ne pourrait être que l’objet d’une alliance, fut-elle aléatoire ou opportuniste, à des fins électorales. Mais même si une machination put être montée, peut-être même qu’elle prit une tournure plus radicale que souhaitée, plus accidentelle qu’annoncée — parce qu’au résultat ce serait singulièrement anti-européen d’avoir joué ainsi dans la cour du dollar pour sauver une carrière personnelle.

À moins qu’il ne s’agisse d’une alliance anticipée pour les prochaines guerres américaines, qu’un changement politique en France ne permettrait pas de garantir ?

Sofitel, chaîne de Dassier (cercle présidentiel de TF1), victime sénégalaise, nouvelle-guinéenne, ghanéenne, on ne sait plus, — plus fraîchement émigrée qu’on ne commença par le dire, et ce peut être une politique de Sofitel en matière de personnel, pas obligatoirement désavouable d’ailleurs, — incursion délibérée de l’agent victimaire dans les lieux privés du meurtrier, large publicité du meurtrier exhibé dans son humiliation, mais dissimulation de l’image de la victime. Des fois qu’outre ses premiers arrangements éventuels, bien compréhensibles quand on a une famille à faire vivre (pardon je ne plaisante pas, à ceci prêt que le nombre de la famille change d’un journal à l’autre aux USA mêmes, et donc : si telle est la situation de famille qu’au moins elle existe ainsi), qu’à l’instar d’une Monika Lewinski, jeune administratrice stagiaire, une femme de ménage put tirer davantage de gratifications lucratives de quelque reportage ou ouvrage d’édition (dans les années 30 de la démocratie américaine, oui, mais pas aujourd’hui). Ce serait au-delà du remerciement possible pour le service attendu, rendu par hasard, par une jeune émigrée femme de service, qu’on "protège". Car étant une femme simple, elle ne peut attendre l’argent d’elle-même qu’en travaillant (les médias ont l’air de le penser) — n’est-ce pas ? Mais en admettant qu’elle fut un peu demeurée d’entrer sans se méfier dans la chambre du monstre DSK, en admettant de surcroit qu’elle l’ignorât comme monstre, mais pas comme client d’une suite à 3000 euros au titre de sa fonction de directeur du FMI, on répète, bis, ter, etc. qu’elle n’avait pas à entrer sans la certitude qu’il n’y soit pas, n’ayant pas été appelée, même si ce qui l’y attendit fut la violence criminelle. On a le droit de le penser et de le dire.

Il n’y a aucune information publique sur la victime sauf en toutes contradictions de sa nationalité à son statut en passant par sa carte de séjour (dite carte verte) ou de sa naturalisation, en tout état de l’appel du jugement populaire sur l’obscénité de l’image du meurtrier, hors pièces de l’accusation sans témoin, trace génétique sur les vêtements du monsieur à l’appui, alors qu’il était nu et son torse lacéré par les petites griffes pleines de sperme : c’est quoi ça, sinon un coluchien mais VRAI lynchage médiatique ?

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Hier je constatais (sur facebook), qu’on commençait à justifier les raisons de la condamnation d’opinion du meurtrier DSK, par le fait qu’il soit un sioniste.

Alors là je rêve, parmi les pro-palestiniens sans réserve (dont je suis), je n’imagine même pas un instant que puisse se glisser aussi sournoisement l’antisémitisme dans le jugement d’opinion sur un crime sexuel de DSK. Comme si des juifs intégristes puritains ne pouvaient pas être parmi les plus farouches sionistes contre les territoires palestiniens. Qu’est-ce que le sens de l’assaut de la morale ? Qu’est-ce que le sens du jugement populaire dans une démocratie bourgeoise ? Le tribunal du peuple : le Grand Jury prétend en être une trace dans la démocratie américaine. Celui qui a condamné les anarchistes, celui qui a condamné des communistes, celui qui a plus récemment menacé d’incarcération perpétuelle Steve Kurtz, du Critical Art Ensemble, le tenant sous surveillance judiciaire et policière pendant de longs mois, à propos de la mort de sa femme mais étant reconnu sans délai innocent, à cause de son combat contre Monsanto et les OGM, par ses actes artistiques engagés — expositions et pédagogie expérimentale dans les écoles !

Franchement, pour le monstre DSK — si tel est le K : revoyez M. Le Maudit, de Fritz Lang, voyez la bande-annonce (il n’y a même pas besoin de comprendre les dialogues en allemand) réalisée un demi siècle plus tard par l’internaute cenjorlisboa :


Et voyez le film dans son entier sous-titré en anglais (désolé je n’ai pas trouvé de version sous-titrée en français), ici le fragment N°1 qui en compte 12 en tout dans sa mise en ligne par xxPenumbraxx sur youtube : http://youtu.be/jUpPHFDR-c8

Je reviens sur la question d’Israël pour mémoire de l’engagement répressif du gouvernement présidentiel, — histoire de voir des deux côtés de la rivalité. Comme s’il n’était pas pote avec le CRIF, et ce ne sont pas seulement les actes de feu la ministre de la Défense, de l’Intérieur, à la fin Garde des sots, déclarant à propos de la campagne BDS, lors d’un dîner de l’organisation communautaire où elle représentait les pouvoirs publics, à Bordeaux : "Assignez ! Et nous, nous chargeons du reste !" (on connaît les retombées suivantes contre Stéphane Hessel, pour l’exemple) ; c’est aussi bien un Juppé, censé apporter l’équilibre déontologique du centre droit, qui appuya de telles déclarations par la sienne, au cours des mêmes cérémonies. Et alors on met DSK dans le même panier, alors qu’il n’a pas participé aux déclarations à propos du boycott, ne s’est pas donné en spectacle dans les dîners du CRIF (même s’il les a fréquentés — ce que j’ignore), et même s’il a pu se dire parmi les soutiens par principe à Israël, il a encore moins contribué à la réalisation d’interdits contre les droits civiques à propos du boycott, que ce soit au FMI ou ailleurs. En fait : qui fait quoi, et non plus qui déclare quoi, est aujourd’hui la question. Or le moins qu’on puisse dire c’est que le gouvernement présidentiel a joint le geste à la parole.

Concernant la gauche parlementaire, en réalité il ne faut pas chercher dans le sionisme communautariste, ethnique — la communauté selon le principe religieux — le fait qu’un socialiste cautionne le sionisme colonialiste contemporain et actuel d’Israël, mais dans la réalité de l’Internationale socialiste, dont font partie les socialistes d’Israël — qui ont été les acteurs dynamiques de la fondation socio-économique innovée sur le modèle du communisme utopique, au cadre expérimental duquel les juifs marxistes ont contribué dès les premières coopératives en Palestine. C’est à ce titre que tout le PS est traditionnellement et à titre laïque engagé par la participation des socialistes d’Israël dans l’Internationale socialiste, et le parti israélien est resté, à titre idéologique confraternel, sans objet de critiques par la branche française de cette Internationale, en dépit du pire (par exemple l’opération "Plomb durçi" à Gaza durant l’hiver 2008-2009, réalisation par Barak de la politique de son gouvernement cautionné par Peres : deux socialistes). Mais alors il conviendrait de ne pas prendre le silence du PS sur les dictatures arabes du pourtour méditerranéen pour une caution de la sécurité d’Israël, mais tout simplement pour les mêmes raisons : parce que les partis uniques de ces dictatures au pouvoir faisaient également partie — du moins jusqu’à leur dissolution récente en Tunisie et en Égypte, car le parti de Kadhafi existe encore — de l’Internationale socialiste, sans jamais en avoir été exclus, ni même mis au banc de la solidarité, avant que les populations soulevées n’aient exigé leur dissolution. C’est dans ce paysage qu’il faut situer comment de tels pays purent être cautionnés contradictoirement par la gauche socialiste : sur la base d’un pacte internationaliste. Comme en d’autres temps l’internationale communiste ne divergeait pas de la ligne stalinienne. Et c’est aussi depuis cette critique des Internationales que les activistes du printemps arabe, en quête d’autonomie, restent dans le cadre respectif de leurs singularités régionales, pour rompre avec l’idée du modèle universel, sinon sous ses formes multiples, d’une révolution qui autrefois aurait nécessairement du être unifiée — et ici comme cela arrangerait catégoriquement tout le monde : panarabe.

Comprendre la problématique contestable de la politique étrangère sous le régime d’un parti, c’est dire en quoi l’omission de la critique du cadre international, s’agirait-il du pacte libéral, est inconcevable, à partir du moment où une majorité parlementaire et un gouvernement doivent manifester leur autonomie politique par rapport à leur propre parti, pour gouverner légitimement la société entière d’un pays.

« La force publique est instituée pour l’avantage de tous » (Déclaration des droits de l’homme, cité à "Instituer", dans le Robert).

Il faut le dire, parce que si l’on sait les réseaux qui compromettent la droite, — les clubs, les loges, la scientologie, etc... ce qui peut cautionner des arguments d’extrême droite nationalistes et racistes contre la droite libérale, — on sait moins ceux qui compromettent la gauche depuis que l’URSS n’existant plus on ne peut lui prêter la solidarité internationale des travailleurs, que l’on conteste plutôt avec des arguments d’opinion ou de sensibilité de gauche plus radicale, en souvenir de l’organisation des exploités contre le capitalisme, mais qui peuvent aussi bien tomber dans la xénophobie ou le racisme.

Pour autant, quand on s’informe, on voit où doit s’adresser la vigilance politique — des choses de la vie de la cité, — civique, non seulement à l’égard des élus, mais de tous les institués de l’État et de leurs instituants (René Lourau) [3], et de toutes façons surement pas en termes d’opinion ni de sensibilité, mais en confrontant les actes pour évaluer leur sens. Par exemple, on peut penser à juste titre, à revoir les actes d’un socialiste concerné par l’engagement du ministère des affaires étrangères tel Hubert Védrine (gouvernement de cohabitation Jospin sous le premier mandat Chirac, de 1997 à 2002), que l’autonomie des militants par rapport à leur parti peut être manifeste dans le cadre de leur mission d’État. La dérive "parlementariste" de la majorité loin de la cohabitation a installé d’autres pratiques gouvernementales depuis 2002, qui ont dévoyé le cadre de la constitution présidentielle, en réalisant la tendance du monopartisme exécutif (pourtant incompatible avec une démocratie ou une république régies par la déclaration des droits de l’homme), ce qui a radicalement précipité dans l’abîme l’éthique de gouverner. Mais ceci ne blanchit en rien le parti socialiste de ne pas s’être engagé contre la répression ni contre l’expropriation des palestiniens en Palestine.

On s’en fiche que l’un soit réélu dans le cas où l’autre serait une alternative libérale au libéral qui nous gouverne ? Vous voyez un peu DSK oser partir en croisade contre les Roms ? Certes nous haïssons le néo-libéralisme qui réalise une prédation illimitée — perpétuellement accrue ou renouvelée — par la globalisation du capital abstrait sur le monde, et qui se gère lui-même dans des cités protégées par des polices en expropriant les autres dans des camps. Et s’il y en avait un moins liberticide que l’autre, cela ne devrait pas compter au moment de la montée de l’innovation d’un fascisme du XXIe siècle, comme mode de gouvernance du capitalisme global ?

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Manquait plus que l’affaire DSK, de toutes façons terrible, après le débat public sur Polanski et sur Mitterrand, où, toutes tendances confondues, le leader d’opinion fut — que personne ne se masque les yeux — Marine Le Pen. Mais ça n’a posé de problème à personne, non pas qu’elle soit le leader de l’opinion, mais du fond sur lequel elle s’en trouva investie de façon représentative, la gauche aurait-elle évité de la citer tout en disant la même chose qu’elle et après elle. Alors on ne voit pas pourquoi le succès éventuel de sa candidature poserait en amont un problème dans l’isoloir. Et ce serait logique, parce que ceux qui politiquement étaient désignés pour réagir en termes d’éthique et non de morale ne l’ont pas fait au moment voulu.

Manquait plus que ça, après que le NPA de Bensaïd et Besancenot ait été sabordé par Krivine. À cause du foulard de Moussaïd. Quand — honte à lui — ceux du NPA ont suivi sa ligne alors que du vivant de Bensaïd il n’était pas concerné, c’est une fille coiffée, Asmaa Mahfouz, la personnalité incontournable qui appela au rendez-vous des masses égyptiennes dans le mouvement contre Mubarak et son régime. Trotskyste du mouvement de la jeunesse du 6 avril, fondé pour soutenir la grande grève du textile à El-Mahalla El-Kubra, en 2008, par Ahmed Maher et Israa Abdel Fattah (elle-même femme à propos de laquelle le révisionnisme machiste et raciste à l’encontre des femmes voilées, qui sévit jusque dans wikipedia, en a fait disparaître le nom qui s’y trouvait encore en janvier). Mahfouz, qui arracha le premier rendez-vous de la place Tarhir au terme de son appel en trois vlogs, annonçant qu’elle y serait quoiqu’il arrive — et qu’on l’y rejoigne,— si on avait le moindre courage de donner acte à s’opposer manifestement à l’État inacceptable.

A fortiori ceux qui ne votent pas devraient aujourd’hui se taire. Car s’ils ne votent pas à juste raison de leur conviction révolutionnaire immémoriale, ce n’est surement pas à cause d’un candidat ou de l’autre, mais sur le fond du principe : qu’un État de la bourgeoisie et du capital ne puisse donner satisfaction par le vote aux exploités, mais au contraire se justifier de les exploiter davantage pour payer leur droit de vote et la démocratie — et plus encore le prix des post-démocraties, puisque le vote qui revient si cher en coût à la nation ne sert plus à choisir la politique générale des bureaucrates enrichis qui la gouvernent.

S’ils n’ont jamais voté, ce dont on peut les féliciter — Baudrillard non plus n’est jamais allé, et par principe, s’inscrire sur les listes ; quoi qu’on pense de lui, c’était un type bien sur la question de l’engagement de la pensée radicale, aux limites extrêmes où elle ne doit pas être réalisée mais servant à comprendre, cela fait partie des différents modes d’engagement dont les penseurs disposent pour s’impliquer dans la société où ils vivent, ce sont là encore, des choix respectables, comme de ne pas être inscrit sur les listes électorales pour des raisons délibérées. Les féliciter d’avoir été assez prévoyants au moment voulu de ne pas commencer à entrer dans le piège, de sorte qu’ils ne contribuent en rien à ses résultats. Mais ce n’est pas le cas de tous, n’en penserait-on pas moins plus tard.

Donc pour autant qu’ils soient respectables, que ceux qui ne sont pas inscrits sur les listes d’électeurs laissent aller aux urnes ceux, ayant déjà voté, dont l’abstention ne pourrait jouer qu’en faveur de la tendance la plus forte, à défaut de décompte du vote blanc. Et on sait laquelle, au moment où la forme d’État du capitalisme global annoncerait plutôt l’innovation d’un fascisme — pas obligatoirement dans la forme des anciennes dictatures — que la restauration des fondamentaux démocratiques, parmi les nouveaux événements de l’administration des États qui divisent le territoire planétaire. Et même si les activistes des mouvements dans les États arabes ont bien décidé qu’ils ne lâcheraient pas, malgré leur nombre de morts, contre leurs dictatures de l’ancien type, et veulent prendre le sens de la démocratie à la lettre de leurs nouvelles constitutions, ce n’est pas le texte qu’ils cautionnent à perpétuité, mais le mouvement de contestation de l’institution désormais à leurs actes mêmes, conçu comme un état de critique permanente, pour éviter que les pouvoirs et les responsabilités ne se corrompent, à distance de la vigilance citoyenne.

Je pensais à cette énergie formidable à laquelle nous sommes nombreux à avoir participé, allant dans les cafés lire et débattre, pour voter "non" à la constitution de l’infamie et à ses annexes anti-citoyennes et anti-sociales, en 2005... Donc je fais partie de ceux qui votent — par raison d’ayant mis son nom sur les listes des électeurs, et de compter autant si je m’abstiens, comme intervenant électoral volontaire ou involontaire dans la montée du fascisme, et non parce que l’envie de voter me convoque désormais. Mon retrait soudain serait accomplir la tendance majeure de la démission électorale de la critique, aujourd’hui. Or pour qui je vote ? Je ne vote pas pour une personne ni pour un parti mais pour mes droits non exclusifs — pour nos droits, quand aucun programme politique électoral qui aujourd’hui fait mieux vivre qu’un métier ne peut prétendre révolutionner le monde, à plus forte raison le monde dans un monde contextualisé, alors qu’il est possible de changer les choses en faisant autrement. Pourvu qu’il reste la liberté non réprimée de pouvoir se livrer à des projets imprévus.


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Pour commencer : chaque fragment de liberté perdue ou reconquise compte. Et pour cela oublions les idéologies édifiées qui aveuglent sur la singularité des choses possibles, dans un monde devenu particulièrement et généralement impossible. Si l’on veut lever le voile sur le possible, c’est que c’est le voile lui-même qui rend impossible ce qu’il filtre et diffuse. Sur ce qu’il reste des libertés concrètes, société, travail, ressources, déplacements, etc.. et disons quand même (pourquoi ne plus oser le dire ?) bonheur d’être soi et avec les autres, c’est-à-dire si peu de liberté résultant des post-démocraties supra-nationalisées, que si nous perdions ce peu, ce ne serait même pas imaginable comme horreur. Et les chances qu’il en reste à l’avenir pour que les générations suivantes puissent inventer leur propre monde, plutôt que la fatalité que tout soit mortifié, dans la réalité de la perte éternelle de la liberté de vivre la terre étant devenue stérile. Nous en sommes là, du moins pour l’instant. Ce que les révolutionnaires Égyptiens ont entrepris, leur mouvement non violent inspiré par le mouvement des étudiants Otpor qui parvint à faire renverser le gouvernement de Milosevic en Serbie, c’est sachant tous les agents contextuels en ingérence, qui auraient pu donner à considérer, au contraire, qu’ils n’avaient aucune chance de parvenir à changer la donne. C’est le même cas en Libye tout autrement engagée. Tout est ouvert. Rien n’est conclus, rien n’est dit, ni par la paix, ni même par la guerre, aujourd’hui.

DSK, ou la cochonnerie libérale de la disparition de l’économie et la politique de la monnaie contre le bonheur humain, l’aspiration des ressources de l’activité de la cité par les banques, — et la banque européenne : Y a pas photo. Mais s’agissant d’un homme parmi les moins liberticides sur le détail des actes : à qui sert ce qui lui arrive immédiatement là-bas et ici ?

Oui, je ne peux que mépriser le type qui s’est produit à la télévision avec le geste de la pince à linge sur le nez, (s’il avait tout le parti socialiste derrière lui — avec une pince à linge sur le nez — c’est lui qui l’a fait pour les autres devant tout le monde), pour engager le choix du vote qui pue, au second tour de scrutin des présidentielles de 2002, au lieu d’appeler à l’abstention massive, comme c’était possible pour conduire à l’annulation constitutionnelle de ces élections, et les refaire en partant depuis 0.

Après tout, le roi d’Espagne lui-même ne sauvera-t-il pas deux ans plus tard la jeune démocratie espagnole, en exerçant son seul pouvoir exécutif, de refuser d’accorder les pouvoirs spéciaux au gouvernement Aznar, après les attentats de Madrid ? Oui, que tous les partis de gauche et républicains de centre gauche aient pu se mobiliser derrière les socialistes pour une abstention massive, pour empêcher l’écrasement global et radical du politique dans le second tour du scrutin, à l’horizon d’un plébiscite de la droite au son consenti de toute part du "pas de cohabitation", cela n’a pas eu lieu. Et nous voyons bien maintenant les conséquences fatales qui s’ensuivirent : à l’époque, les DSK étaient encore assez représentatifs électoralement pour réussir un tel rassemblement activiste, et l’Europe n’était pas telle encore que les lobbies européens aient pu se permettre de l’empêcher.

Qu’était-il arrivé à Popol en 2002, en pleine campagne électorale du premier tour qui poussa le père de Marine au premier plan sur le podium. Qui était-il ? Pour mémoire :
http://www.criticalsecret.com/n15/index.php?art=430

La prestigieuse carrière internationale de DSK commença là, toléré par celui qu’il avait cautionné électoralement, puis soutenu par son successeur dans la candidature à la présidence du FMI, et oui, comme il ne s’est pas soumis, il y a développé sa politique propre, alors il paye aujourd’hui et de tous côtés le prix de sa puissance exécutive.

Seulement voilà, le contexte est tel qu’on ferait mieux de sortir du jugement idéologique dans les débats sur les principes moraux, concernant des faits de toutes façons "pipeautés" par le contexte, et leur médiatisation, et quoiqu’il se soit réellement produit, d’ailleurs. Et de toutes façons l’éthique n’est pas la morale. Tout dépend en matière d’éthique du niveau d’intelligence générale, ce qui laisse au moins une chance d’évoluer.

À ce propos, je voudrais faire ce rappel :
http://www.larevuedesressources.org/spip.php?article2010

Et je vais essayer de traduire cet article :
Global capitalism and 21st century fascism
http://english.aljazeera.net/indepth/opinion/2011/04/201142612714539672.html
Si j’y arrive, je le publierai dans ce site.

Après tout ce qui s’est passé depuis les lois Perben (et consort), les éborgnés du flashball, les morts du taser "sans intension de la donner", les gardes à vue, l’abus de parquet, les meurtres pendant les gardes à vue ou en cours d’arrestation, la répression des actes syndicaux, les suicides de France Télécom, l’Hadopi, la Lopsi, les camps de rétention, les expulsions, les roms, au nom de la sécurité nationale qui œuvre pour laisser en paix l’OMC et le capital financier plutôt que la population, nous n’allons tout de même pas poursuivre en tant qu’activistes sur le terrain social ou sur le terrain médiatique — poursuivre d’alimenter le public de l’arène des abrutis, parce qu’on leur donne le droit du simulacre de décider avec le pouce qui des gladiateurs va vivre ou mourir.

Même si la Presse est contre la pédophilie mais pour autant particulièrement réactionnaire et de plus misogyne dans sa condescendance à l’égard de la pauvre femme de service, qui plus est originaire d’une ancienne colonie française, mais loin là-bas en occident, ce qui en fait ici et d’autant plus qu’elle n’y est pas, une des dernières prolétaires accomplies de notre pays sans industrie, je ne veux pas tomber dans le panneau de la pauvre prolétaire de service et du grand cochon dépravé — ou malade impulsif — riche et abusif, si cruel cela pourrait-il paraître concernant la femme qui fut peut-être réellement victime d’une épouvantable violence — ou lui.

Mais on sait très bien que si DSK est K-O, ce n’est pas parce que le pouce du public affamé de scandale, pour se défouler de sa quotidienneté du désespoir s’est dirigé vers le bas, face à l’icône du dais du Sofitel. Ensuite, DSK n’est pas dans l’arène des gladiateurs — à l’inverse de Polanski — mais dans celle des réseaux du pouvoir direct, dont en réalité nous sommes tenus à l’écart de savoir les faits mêmes : pire encore dans le désastre, si nous jugeons nous mêmes, seront à notre grand dam les conséquences concrètes de nos effets immatériels, car il y en a — dans ce cas les effets les plus redoutables de l’intox socialement intégrée, par exemple instruisant le peuple de la social démocratie dans le nid du nazisme. Quant au pouce comme signe des événements déjà produits y compris le terme électoral, il vaut mieux s’en tenir à lever celui proposé dans le Facebook franco-français, où au moins entre membres on peut débattre, plutôt que dans les commentaires de la Presse internationale. Franchement, j’ai honte des réactions laissant supposer l’état 0 de l’intelligence de mes conCitoyens. Les conversations de bistrot autour du zinc à propos du référendum étaient beaucoup plus intéressantes il y a — déjà — 6 ans. Tout a changé.

Notamment jeu populiste est loin de ce que signifie populaire. Ce monde est d’abord celui populo-médiatique où n’importe quels trolls de Sciences Po, de Lagardère, de l’Elysée, sans compter ceux de l’étranger (on a vu le cas à propos de Battisti — dont on apprend aujourd’hui qu’il restera emprisonné au Brésil), peuvent venir rédiger interactivement la morale des ragots au nom de monsieur ou madame Michu. Cela permet de désinformer que la chute soit programmée ailleurs, tout en convoquant l’émotion qui les justifie publiquement d’agir secrètement ailleurs. Parce que ce n’est rien d’autre — et pour nous rien de rien — qu’une lutte de pouvoir secrète en amont et en aval, entre représentants des politiques de pouvoir rivales, sous les engagements pragmatiques de leurs lobbies respectifs, où le territoire et les profits si la plupart du temps ils s’allient ne sont pas systématiquement compatibles pour autant, et même parfois se divisent, y compris à travers les sensibilités singulières des protagonistes de leurs projets, plus ou moins dépendants ou soumis aux appareils, selon leurs ambitions respectives. Plus ou moins liberticides du droit des populations et des individus. Et par conséquent entre pouvoirs d’humains au sein des appareils ou des appareils contre les appareils, il faut passer en subtilité pour comprendre où nous retrouverons nos chances, mais jamais dans le moins de libertés.

Car nous n’émergeons pas dans le soulèvement contre les dernières dictatures de la terreur qui ont succédé aux dictatures socialistes derrière le colonialisme moderne, nous émergeons des démocraties mémorables dévoyées en post-démocraties de la terreur sous le régime des fantômes du passé généreux, qui soudain prend forme d’utopie non plus devant mais derrière : l’échec des anciens "nantis" après qu’ils se soient auto-culpabilisés. Et jamais nous n’aurons la capacité de rassemblement symbolique de jouer le sacrifice collectif volontaire et libre des vies, dans lequel se trouvent les peuples du printemps arabe, parce que tout ça nous l’avons déjà fait à La commune, et tout ce que nous avons pu inventer pour éviter de recommencer l’échec c’est de réformer ou de s’emparer par le parti du pouvoir central — justement ce qui mène à la dictature. Au moins eux le défont, et de là ils inventent le social dans l’intégration contextuelle des rapports de force et des règles pour imposer la vie vivante, c’est à dire en partie "prédictible" et en partie "imprédictible". Pas de vie sans risque. Pas de vie sans mouvement. Pas de vie sans aventure de sa gestation et de ses rencontres — qu’elles soient bonnes ou mauvaises. C’est pareil pour la société : si elle n’est pas plastique c’est qu’elle est morte.

Et comme ces pays n’ont pas connu la réalité prolongée de la démocratie moderne — sinon en voyageant : ce qui donne souvent la bonne information du pour et du contre — et bien étant à l’œuvre de se débarrasser de leurs dictatures ce n’est pas pour en faire de nouvelles, et par conséquent ils inventent de nouvelles formes de la démocratie. Exactement où nous-mêmes ne pouvons plus rien inventer. Tout l’espoir du monde hier ici aujourd’hui est là.

Non, je ne trouve pas ce qui arrive à DSK particulièrement intéressant pour les démocraties électorales ni pour la libération de la conscience populaire. Quant à l’Europe, cela donne une chance que les pauvres payent de leur sacrifice total — imposé — le prix des régions les plus riches à vouloir le rester, pour maintenir l’Europe à tout prix dans le cadre d’une hégémonie de fait et par conséquence, de l’Allemagne, et au Royaume Uni de relancer l’accablement de l’Irlande, — d’autant plus payant pour le pouvoir actuel que Kadhafi put y avoir un rôle. Quant à la France, cela ne donne aucune chance supplémentaire au parti socialiste dont la pluralité des candidats s’ouvre enfin aux primaires, et encore moins à la gauche — si toutefois cela peut encore exister.

En matière d’accusation de DSK : qu’a-t-il fait — ou pas fait, ou autrement fait ? Attendons. Mais une question d’ores et déjà se pose, devant la réaction de la présidence, d’attribuer à la justice américaine toute décision responsable sur le sort d’un criminel citoyen français, quand la même présidence sut réclamer des extraditions pour rapatrier les accusés dans le cadre de la justice française considérée plus équitable : quels pourraient être des enjeux internationaux de gré à gré pouvant éventuellement anticiper le prochain mandat présidentiel revendiqué par Nicolas Sarkozy ?

Cela s’appelle de la prospective. On attend les analyses de Sciences Po.

Serons-nous capables de ne pas nous laisser dominer par la désinformation électorale ?

L’heure est grave. C’est à la fois aussi dérisoire et important que ça.

La seule attitude que nous ayons à adopter prudemment en pleine catastrophe soit d’être le peuple machiavélique informé de l’issue de la démocratie, nous, le peuple démocratique que Machiavel conseillant le tyran contribua à inventer. En matière de morale, considérons que la sensibilité de ceux qui s’y frottent (à la morale) ne nous concerne pas. En devenant le prince en masse silencieuse, ce qui prédit au moins que nous puissions encore nous laisser surprendre par un événement de notre part. Ce serait un émerveillement.

Louise


P.-S.

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Sur la loi de contrôle gouvernemental d’Internet voir La quadrature du net :
«  Forum eG8  » : un écran de fumée pour le contrôle gouvernemental du Net

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==> 20 mai :

Fausses infos sur l’affaire DSK : la liste (non-exhaustive) !
Par Pascal Riché | Rue89 | 20/05/2011 | 12H25
Pascal Riché est le rédacteur en chef de Rue 89 :
"(...) Je suis l’un des fondateurs de Rue89, et son rédacteur en chef. J’ai attrapé le virus de l’information en participant au mouvement des radios libres, en 1980-1982.
Après des études de droit, de sciences po et de journalisme (CFJ), j’ai été tour à tour journaliste à Ouest-France, La Tribune de l’Economie et Libération.
J’y ai dirigé le service éco pendant quatre ans, avant d’être nommé correspondant à Washington (2000-2006). En 2006, je me suis occupé des pages Rebonds de Libération, avant de cofonder Rue89.
Ses livres :
L’Union monétaire de l’Europe avec l’économiste Charles Wyplosz - éd. du Seuil - 1993.
La Guerre de Sept ans, histoire secrète du franc fort avec Eric Aeschimann - prix IFG du meilleur livre d’économie - éd. Calmann-Lévy - 1996 - 339p. (épuisé, contrairement à son auteur)."

==> 19 mai :

Sur les liens indirects mais exacts du procureur de New York, Cyrus Vance Jr, (chargé du dossier de l’accusation dans l’affaire DSK et dont le journal Le Monde fait le panégyrique), avec le lobby New Yorkais réputé connu de Nicolas Sarkozy, lire l’article de Démocratie Royale :
Affaire DSK : Frank Georges Wisner, Dominique Strauss-Kahn, Nicolas Sarkozy, sous-titre
"Affaire DSK : Frank Georges Wisner a été marié à l’ex belle-mère de Nicolas Sarkozy ; il a travaillé au ministère des affaires étrangères américain dirigé par le père du procureur chargé du procès DSK."

Grâce à la Presse américaine la Presse française apprend que le rapporteur de la plainte téléphonique auprès de la police n’était pas la victime mais la direction du Sofitel, présentant la victime. Appel au terme d’un délai relatif à l’information de l’agression par la victime, admettant par conséquent l’hypothèse d’une consultation — hiérarchique ou extra-hiérarchique, — pour décider l’appel. Ceci est crédible vu la fonction représentative de l’individu à dénoncer, mais pourrait expliquer les fuites "prématurées" transmises par le Twit d’un activiste de l’UMP, Jonathan Finet, renvoyé par Arnaud Dassier, avant que la dépêche des agences de Presse ne tombe en mentionnant un autre horaire. Enfin, il n’a pas fui, puisqu’il a effectué les formalités de son départ avant de quitter l’hôtel, (contre la rumeur qu’il ait quitté l’hôtel par la sortie de service sans procéder à ces formalités), et n’a pas hésité à rappeler au sujet de son téléphone qu’il avait oublié, pour demander qu’on le lui apporte à l’aéroport (et non pas l’inverse : que le standardiste lui ait proposé de le lui apporter, pour ruser afin de le localiser), ce qui ne parie pas pour un fugitif clandestin. Cela est clairement rappelé par l’avocat devant le juge qui ne l’a pas contesté contre l’avis du procureur car il en prend acte pour la mise en liberté conditionnelle (Voir l’enregistrement vidéo de l’audience avec la traduction de l’information de l’avocat). Écarter la désinformation d’un interpellé transformé en fugitif dans la Presse française rend moins bidon l’information sur la situation judiciaire — déjà suffisamment obsolète.

Le Monde citant le Figaro (aveu de manque d’informateurs compétents et de collusion de la Presse, voilà que le Monde en est réduit à être un internaute comme les autres) : le garçon d’étage se serait trouvé dans la suite au moment où la femme de ménage y entra à son tour et il lui aurait dit qu’elle pouvait faire le ménage — les journalistes en déduisent qu’il lui aurait dit que l’appartement était vide, alors qu’aucune information publique du dossier de la victime ne précise que le garçon d’étage ait été au-delà de dire qu’elle pouvait entrer faire son travail, et par conséquent étant un témoin incontournable de l’accès de la victime dans les lieux, il n’a pas encore été convoqué à déposer. Autrement dit on parle de preuves vidéographiques — infirmées — mais jamais d’un témoin prouvant ces déclarations de la plaignante.
Si l’on put lire ici ou là qu’il y avait des caméras à l’étage pouvant faire état des allers et retours près de la porte de la suite — et même de l’état de panique dans lequel la femme de ménage serait sortie de la chambre — et bien non : l’information de l’hôtel est — selon ce qui circule dans la Presse américaine la plus crédible, depuis hier — qu’il n’y ait pas de caméra dans le couloir ni dans la suite, et en tout état de cause qu’il y en ait seulement dans les salles de conférence et dans le lobby (l’accueil). Pourquoi un journal comme Le Monde continue-t-il à publier une recension du fil des événements en perpétuant les faits — prescrits — d’un délit de fuite et d’un départ précipité, et ici et dans d’autres journaux l’attente de l’examen des enregistrements des caméras d’étage ?

==> 18 mai :

Libération : « Il n’est évidemment pas en mesure de diriger le FMI », a lancé Timothy Geithner mardi soir. Le secrétaire américain au Trésor plaide pour que le FMI établisse un plan pour se doter d’une direction permanente. Pour le numéro un de l’UMP, Jean-François Copé, la question doit être « réglée dans les jours qui viennent ».

Une direction permanente des organisations supranationales : ce serait la forme d’État du fascisme global.


Je cite les extraits de la déclaration officielle du 26 février 2011 par DSK en tant que directeur arrivant bientôt au terme de sa mission, sur le multilatéralisme (que d’aucuns combattent âprement) nécessaire à l’adaptation et au développement utiles du FMI, et sur l’orientation conseillée des réformes à venir — parmi lesquelles le choix d’un nouveau directeur :

http://www.imf.org/external/french/np/sec/pr/2010/pr1062f.htm

Le Directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, présente sa conception d’un FMI rénové pour l’après-crise
Communiqué de presse n° 10/62
Le 26 février 2010

Lors d’une allocution à l’Assemblée annuelle du Comité de Bretton Woods à Washington, le Directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, a présenté les principaux éléments de ce qui, à ses yeux, doit constituer « un FMI pour le XXIème siècle ».

Le Directeur général a expliqué que « cette conception est adaptée aux défis auxquels les 186 pays membres du FMI seront confrontés au lendemain de la crise, qu’elle permettra à l’institution de se réorganiser pour être plus efficace, mais qu’elle reste fermement ancrée dans la mission fondamentale assignée au FMI par ses fondateurs ». Il a ajouté que ce « mandat rénové » devrait porter sur l’ensemble des politiques qui, sur le plan macroéconomique et au niveau du secteur financier, influent sur la stabilité mondiale dans le monde moderne et devrait renforcer le rôle du FMI en tant que « garant de la stabilité systémique ».

M. Strauss-Kahn a présenté trois grandes priorités pour la modernisation du mandat du FMI :

Améliorer la prévention des crises. Le FMI pourrait améliorer sa surveillance des risques systémiques et financiers, a-t-il déclaré. « Nous avons émis l’idée d’une nouvelle procédure de surveillance multilatérale, a-t-il dit, pour évaluer d’une façon radicalement différente les effets systémiques des politiques nationales. Cette procédure compléterait la surveillance que le FMI exerce au niveau de chaque pays ainsi que les efforts déployés par le G-20, notamment le processus d’évaluation réciproque mis en place récemment. M. Strauss-Kahn estime aussi que le FMI a son rôle à jouer dans la recherche de solutions à un éventail plus large de problèmes internationaux qui nécessiteraient « une approche multilatérale plus vigoureuse pour parvenir à des solutions durables ».

En ce qui concerne les risques financiers, M. Strauss-Kahn a insisté sur la nécessité de « mieux comprendre comment les risques se diffusent à travers tout le système ». Cela supposerait de surveiller plus attentivement plusieurs dizaines de grands établissements financiers complexes qui constituent les « principales canalisations » de la finance internationale. S’agissant de la libéralisation du compte de capital, il a souligné la « position pragmatique du FMI, y compris sur la question du contrôle des capitaux ».

Renforcer la riposte en cas de crise. M. Strauss-Kahn a souligné que, si une crise venait à frapper le système tout entier, le FMI serait amené à accorder des prêts dont la rapidité, la portée et l’ampleur devraient largement dépasser toutes les hypothèses antérieures. « Nous étudions actuellement diverses possibilités, dont celle de lignes de crédit à court terme pour plusieurs pays », a-t-il précisé. Le FMI réfléchit aussi aux moyens de rendre son produit d’assurance, la ligne de crédit modulable, plus attrayante, et aussi aux modalités d’une collaboration avec les structures de réserves régionales, compte tenu en particulier de l’exemple du rôle « positif et stabilisateur » joué par les prêts de l’UE accordés parallèlement aux programmes du FMI.

En ce qui concerne l’aide aux pays à faible revenu, M. Strauss-Kahn a mis en exergue les mesures importantes que le FMI a prises au cours de l’année écoulée, notamment la réforme de ses mécanismes de prêt et la simplification de sa conditionnalité. « Mais nous pourrions faire encore davantage », a-t-il déclaré. Il pourrait s’agir de rendre le FMI mieux à même de « fournir une assurance contre la volatilité mondiale ou d’autres chocs, y compris les effets du changement climatique ». Il conviendrait aussi d’envisager des solutions novatrices de financement pour les pays fragiles ou ayant des problèmes de sécurité.

Renforcer le système monétaire international. M. Strauss-Kahn a souligné que, en dépit de problèmes épisodiques, le système monétaire international actuel avait « fait preuve de sa solidité pendant la crise », le dollar américain jouant le rôle d’actif-refuge. À terme, il s’agira de trouver les moyens de « limiter les tensions résultant de la demande élevée de réserves de précaution d’une part et l’offre réduite de réserves d’autre part ». À cet égard, le FMI pourrait jouer un rôle en fournissant des liquidités.

Pour ce qui est de la question à plus long terme de savoir si un nouvel actif de réserve émis à l’échelle mondiale était nécessaire, le Directeur général a déclaré qu’« il est intellectuellement sain d’explorer ce genre d’idées aujourd’hui, dans la perspective des besoins futurs éventuels du système mondial ».

M. Strauss-Kahn a souligné aussi qu’un mandat rénové du FMI manquerait de légitimité si l’institution ne pouvait répondre aux « griefs qui s’expriment de longue date » concernant sa gouvernance. Le Directeur général a noté avec satisfaction que le G-20 soutient fermement la réforme de la gouvernance du FMI, mais il a fait observer qu’« il n’est pas toujours facile de concrétiser ces engagements ». Par exemple, la réforme de 2008 des quotes-parts et de la représentation au FMI n’est toujours pas entrée en vigueur. Elle a été approuvée par presque tous les gouverneurs du FMI en avril 2008, mais à ce jour seulement 64 des 186 pays membres — qui représentent environ 70 % du total des voix attribuées, alors que 85 % sont nécessaires — ont adopté la législation nécessaire pour que la réforme prenne effet. « Pour réformer durablement la gouvernance », a noté M. Strauss-Kahn, « le FMI a besoin du soutien actif de l’ensemble des pays membres ».

Le Directeur général a évoqué aussi l’importance du multilatéralisme. « Si la crise actuelle nous a appris quoi que ce soit, c’est que le monde a besoin de plus encore de multilatéralisme aujourd’hui qu’au moment de la création des institutions de Bretton Woods en 1944 ». Prenant note de la collaboration internationale « sans précédent » pendant la crise, M. Strauss-Kahn a déclaré que le XXIe siècle exigera « plus, et non moins, de collaboration de ce type. Plus, et non moins, de multilatéralisme. Plus, et non moins, de FMI ».

Pour plus d’informations sur la mission du FMI, voir les documents suivants (en anglais) :

The Fund’s Mandate—An Overview ; IMF Policy Paper ; 22 janvier 2010 http://www.imf.org/external/np/pp/eng/2010/012210a.pdf

The Fund’s Mandate—The Legal Framework ; IMF Policy Paper ; 22 février 2010
http://www.imf.org/external/np/pp/eng/2010/022210.pdf

Notes

[1Sur ce point, BHL sensé en connaître un rayon comme il est riche, écrivait plus précisément, dans son article Ce que je sais de Dominique Strauss-Kahn du 11 mai, dans La règle du jeu : "Je ne sais pas – mais cela, en revanche, il serait bon que l’on puisse le savoir sans tarder – comment une femme de chambre aurait pu s’introduire seule, contrairement aux usages qui, dans la plupart des grands hôtels new-yorkais, prévoient des « brigades de ménage » composées de deux personnes, dans la chambre d’un des personnages les plus surveillés de la planète."

[2Sur l’étrange anonymat d’un nom qui pourrait aussi bien être un pseudonyme, vu la multiplication des informations contradictoires sur une personne invisible en toute image et inscription, ce qui pourrait laisser penser à l’action d’un service de renseignement, Jeune Afrique est certainement une des revues qui se pose les questions les plus pertinentes, dans l’article du 18 mai : Affaire DSK : l’impossible portrait-robot d’une victime présumée.

[3Penseur postmoderne activiste, puis engagé dans l’enseignement comme sociologue et professeur de sciences politiques et de sciences de l’éducation, mort en 2000 ; émule de Henri Lefebvre, il a théorisé l’analyse institutionnelle et innové à la fin les années 80 un concept d’implication active en miroir du principe d’incertitude en Physique, après avoir publié L’autodissolution des avant-gardes, Éditions Galilée, 1980. Ses ouvrages sur la question institutionnelle : L’instituant contre l’institué, Anthropos, 1969 ; L’illusion pédagogique, L’Épi, 1969 ; L’analyse institutionnelle, Éditions de Minuit, 1970 ; Analyse institutionnelle et éducation, L’Épi, 1971.

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