- 30 septembre 2010, par Louise Desrenards (web redactrice)
Audriel est la configuration poétique, nommée, d’un auteur "duel". Contraction de Aud/rey (Nobis) et Gab/riel (Willem), duo producteur et performeur de chansons populaires actuelles, dans le domaine de la variété française *. Ils forment un couple héterosexuel d’artistes, vivant, se multipliant et créant ensemble, expression à la fois de leur mode d’existence et de sa transgression sociale, (…)
- 20 juin 2010, par Yann Hinault
Trois pierres d’échappement d’horloge
Les pots d’argiles retiennent la terre, la terre s’ouvre, et étale une couvée de fourmis en quête de nouveaux talus à meubler. Sextant à la visée d’abordage, allant vers ces frontières empotées d’argiles, elles ouvrent en de traces radieuses, les premiers récits d’une histoire. Mon deuxième étage suspendu, devient un rez-de-jardin où campent des (…)
- 2 juin 2010, par François Lunel
Je t’ai fait la courte échelle,
puis on est passé,
toi et moi,
de l’autre côté du mur.
Quelques nuits plus tard, au milieu d’une heure inconnue, on sort et on marche jusqu’à la mer, on s’assoit sur une couverture posée à même le sable frais, dans l’obscurité presque. Là, elle raconte une chose qui sur l’instant m’a semblé anodine, mais qui plus tard m’a éclairé sur l’histoire. (…)
- 11 mai 2010, par François Lunel
C’est un vendredi après-midi, un peu avant Pâques, à la gare Montparnasse. Je l’attends en me demandant pourquoi je l’attends, pourquoi le voyage commence comme ça, dans l’indécision de l’attente plutôt que dans l’action pure, sans accrocs pourrait-on dire. Des images me reviennent, images d’hommes et de femmes assis en train de parler, à l’abri du vacarme d’une grande ville. On s’est (…)
- 9 avril 2010, par François Lunel
Ça s’appelle Keremma, c’est un lieu introuvable sur une carte, une bande de terre en bord de mer, un endroit magnifique. On y va pour écrire et finalement, c’est la nature qui nous barbouille dessus, qui nous griffonne sur la peau sa vérité brutale.
Il y a cette chose infernale de l’absence d’elle, renforcée par l’effet de proximité, par l’odeur de ce corps vagabond qu’elle promène partout (…)
- 4 mars 2010, par Romain Noir
Fjords
Je rêve au long voyage
aveuglé sous le sol
et paressant de tout
je me conduis dehors
Je rêve à l’abandon
au vent qui fait de nous
de pâles sentinelles
évanouies du corps
je rêve à la découpe
au calendrier mort
de mort sans épitaphe
de journées sans réveil
Je rêve au paysage
à l’éternel instant
d’éblouissants mirages
à la chute du mercure (…)
- 28 septembre 2009, par Svetlana Carstean
1.
Insomnie
Je suis à cheval
sur cette zone entre le jour d’hier et le jour de demain
sur cette jument qui ne m’appartient pas
ce n’est pas moi qui l’étrille
et ce n’est pas moi qui la nourris.
Elle m’est étrangère,
elle n’est pas d’ici
et nous n’avons pas de souvenirs communs,
mais elle me tient avec force sur son dos,
celui de la nuit qui vient de passer (…)
- 25 août 2009, par Claude Cahun (1894-1954)
Claude Cahun s’est tenue à l’écart tout en participant activement à des actions pour l’émancipation des mœurs, pour le progrès social ou la lutte anti-nazie. Son parcours artistique était surtout son précieux jardin secret qu’elle revendiquait comme son « aventure invisible ».
Vers la mer redoutable encore et vaguement rebelle comme un fauve dompté, vers la mer qui se cabre à chaque vague, (…)
- 12 mars 2009, par Noëlle Rollet
Ressac
Ne demeure que l’apnée, alors.
L’apnée sournoise du sommeil, eau dormante qui berce la vigilance lassée d’être devenue rage, rage malsaine.
Alors de l’absence ne reste qu’une odeur mêlée, une odeur oubliée, et sans limites. Papiers de soie dédoublés, légers, toujours plus ténus. Comme les dernières vibrations d’une note haute et déchirante ; un écho qui se prolonge et qui brise (…)
- 16 janvier 2009, par Romain Noir
Dans les forêts traversées, lorsque j’emprunte les sentiers de ma mémoire, le coeur défriché, mes yeux fatigués se perdent sur les cercles des troncs, le regard à la lisière du souvenir, chancelant sur les bords du vide et du néant, et le voile embrumé de l’oubli qui s’impose, plie, en balbutiant ses sarcasmes sous un vent livide et froid. Malgré moi, je voyage. Mon corps en suspension (…)