[1] indices
La structure parfaite réitérée s’étire à l’infini
Un demi-cercle tranche un demi-cercle qui tranche un demi-cercle et caetera
A l’infini
Ce parking n’a pas de fin non plus il n’y a pas d’air pas de vie rien que des cailloux et ces structures étranges répétées
A l’infini
Le monde entier a disparu il ne reste que ça des traces d’avant
De quand les hommes (…)
Où sont ?
Où sont-ils les beaux dimanches en bras de chemise
Les pastis au soleil
Les films d’antan et l’odeur du pain grillé
Où sont-ils les jeux de marelles et les ombrelles exquises
Quand Paris s’éveille
Sur les Champs Elysées
Où sont-ils les cafés-chantants et l’ancienne police
Aux gants blancs et à la moustache qu’on étrille
Où sont-elles les feuilles vendues (…)
Je franchis la porte la blouse ouverte, le bain aseptique, les outils métalliques.
Je m’allonge sur un lit roulant,
Franchis le seuil La ligne fine Si franche — Du matin, du vide et du combat.
J’avance.
Je vois la peur dans les yeux de l’Autre : une galerie de voix disséquées.
Je vois une dame, pâle. Immobile elle aussi Les membres noyés La poitrine occupée.
Derrière la (…)
Land Rovers…Un été en rêves
Le propre des rêves est d’errer, de dépasser les bornes du topos (territoire) des êtres, des mots, des photographies. C’est l’étymologie même du mot rêver : vagabonder. Sens initial que ce mot partage peut-être dans l’obscurité avec l’étymologie de l’anglais rove…Le même sens. Laquelle en est non moins obscure. Les rêves seraient donc les land rovers, les (…)
« Au plus profond de mon cœur,
Moi, le palestinien enfermé
Je forme des vœux légitimes et humains
Exprimés par ma plume,
Avec mes mots fougueux
Écrits sur une page ensanglée que la nuit enveloppe,
Moi qui pourfends l’occupant de ma poésie pacifiste
Produite en pleine guerre de ma prison à ciel ouvert ! »
À l’école de Gaza (août-septembre 2014) éditorial et sommaire des (…)
Dans le métro
L’homme au regard oblique ne dissimule rien. L’hiver était fini à Paris. Les fleurs dans les jardins et dans les parcs donnaient des signes de lumière. Les jardiniers habitués à les planter agissent rapidement, et habillent nos regards.
Dans le wagon du métro, un homme d’un certain âge et de peau sale dérange immensément. Les passagers descendent trébuchant à la première (…)
POÈMES DES AMITIÉS LOINTAINES
LOVE, ETC.
’Un Malheureux appelait tous les jours
La mort à son secours’
(Ésope, ’La Mort et le Malheureux’)
’Quel plaisir a-t-il eu depuis qu’il est au monde ? En est-il un plus pauvre en la machine ronde ? Point de pain quelquefois, et jamais de repos. Sa femme, ses enfants, les soldats, les impôts, Le créancier, et la corvée Lui font d’un (…)
Territory
(of city – animal)...
Ou le corps-fusible de la ville, le corps-faillible de l’animal.
Live Or Die
Ca fait des vides, que l’on comble comme on peut. Pour des minutes, des minutes englouties. Noyées sans trop y croire. La remontée, la remontée est si terrible. Comme le signal que tout s’arrache et s’éloigne. Vu la façon dont les choses passent de ma bouche à ce territoire (…)
Trait
L’océan se répand sur mon ventre.
Inutile d’établir la longueur
La page
Le blanc de l’eau sédentaire.
L’océan sautille sur mes lèvres
Lorsque (ouvertes)
Elles se mettent à trembler.
L’océan m’est trait
Union, désamour.
Qui me sculpte dans la distance de la fragmentation.
Confrère
Mon frère marche sous la pluie molle des mots Abasourdi de gens, absorbé (…)
I.
Duras boit. Duras boit. Et moi je ne peux pas.
Duras boit. Duras boit. Et moi je ne peux pas.
Quand j’étais jeune alors, ç’aurait été possible.
Je pus être ivre sur une courte période.
Duras boit. Duras boit. Et moi je ne peux pas.
Plus rien.
Le vide.
Et puis d’un coup, tout mon esprit s’en va
Et je suis prise,
Assommée mais debout
Et vive.
La schize. (…)