Sans s’être déplacé, ni avoir soulevé la plus fine paupière
De sa pensée
Il se perdit.
Et cela le réconforta comme la sagesse des nombres.
Il pouvait bénéfique advenir et changer
Et de ce dépouillement volontaire et subi
Naquit
Quelque chose qui fut sien dans le monde.
Etaient le clair soleil dont les rayons palmaient
Les murs d’ombres tactiles,
Les nuages, (…)
le secret de l’univers
à quoi pourrais-je dire
que je suis relié
qu’est-ce que chacun
songe à appeler sa vie
dans quelle possible
prière glisserai-je les choses
qui me sont chères
qu’est-ce qui est à l’œuvre qu’est-ce qui est
en jeu qu’est-ce qui est caché dans l’univers
où est ma chance
mon étoile mon royaume
qui peut
m’apprendre quelque chose
sur la (…)
Les funérariums se construisent en bordure des zones industrielles.
L’université adossée au multiplexe.
On se restaure sur le terre-plein des échangeurs.
La faillite des boutiques alimente les rayons discount.
Nos marges se réduisent.
Et du centre-ville j’emprunte la navette qui m’amène à la gare ferroviaire.
La pelouse du stade a poussé entre les barres de tours. (…)
La brise qui t’enlace,
c’est la parole des errants,
de ceux qui n’ouvrent plus de livres
et ne ferment plus de portes,
de ceux dont la mémoire
est dénudée
par la violence
du temps.
Les rues s’emparent
du chant des solitaires,
envolée d’oiseaux sans ailes,
contrepoint de la dysharmonie terrestre ;
les routes, chemins ou pistes
colportent l’histoire
de (…)
¬ Enserrer du lointain le surgissement et la caresse, apprivoiser le flux en qui l’apaise, érige demeure, vain fil d’Ariane, arc de l’écart, ne te ployant jamais entièrement...
¬ Passe gravie en ce brasier qui n’abîme pas l’offrande, ne rétrécit pas l’envol, ne perfore de l’opaque distance que le jeu qui l’enfreint, ne te tourmente plus en interrogeant qui en soi ne s’assujettit plus aux (…)
Dict en forme de requiem pour ma marraine Mireille dont le nom et le cœur m’ont toujours semblé contenir le soleil qui manqua si fort à son ciel
*
Ce soir ou ce matin-là
lorsque tu tombas
sur le sol de ta cuisine
il n’y eut pas d’anges
pour te soutenir
.
À même le carreau froid
sentant s’épuiser ta chaleur
tu suivis l’étrange lueur
qu’accrochaient encore ou (…)
Preç Zogaj fait partie des poètes les plus créatifs de la littérature albanaise d’aujourd’hui. Il est né en 1958 à Lezha, ville la plus au nord du littoral d’Albanie. Il s’établit à Tirana dans les années 80 pour travailler comme journaliste. Il y vit encore aujourd’hui, partageant son temps entre littérature et politique. Il a publié plusieurs recueils de nouvelles et deux romans. Cependant (…)
*
ondoyante imperceptiblement
au cri du soleil fixe
longue courbe pâle
aspire expire l’intemporel
promesse bleue
au plan de nature verte
vibrante offerte
adorable
*
calme remarquable
surtout ne pas aller
au bord de la mer
travailler
oui c’est ça travailler
comme ça
à blanc
dans la vacance
*
quelle puissance romantique
on a les yeux (…)